Skip to main content
Article

IMPAC5 : Pleins feux sur les aires marines protégées

lecture de 10 minutes
Partager

Le Canada accueille le cinquième Congrès international sur les aires marines protégées (IMPAC5) et voici pourquoi cet événement est important.

IMPAC5, de quoi s’agit-il?

IMPAC5 est un forum mondial qui réunit des professionnels de la conservation des océans, des représentants gouvernementaux et de l’économie océanique, des jeunes et des chefs autochtones du monde entier pour informer, inspirer et prendre des mesures concrètes pour la création et la gestion des aires marines protégées – une partie désignée de l’océan qui est légalement protégée et gérée pour assurer la conservation à long terme de la nature.

Le congrès a lieu tous les quatre ans et il rassemble des individus aux perspectives similaires afin de prendre position pour la protection de l’océan. Le premier événement, IMPAC1, a eu lieu à Geelong, en Australie, et le précédent, IMPAC4, s’est tenu à La Serena-Coquimbo, au Chili, en 2017. C’est maintenant au tour du Canada d’accueillir l’événement du 3 au 9 février 2023, après une pause de deux ans causée par la pandémie. Le Congrès se déroulera à Vancouver, en Colombie-Britannique, et rassemblera des milliers de participants.

Quel est l’objectif d’IMPAC5?

Lors de la Conférence des Nations Unies sur les océans tenue en juin 2022 à Lisbonne, au Portugal, l’organisation intergouvernementale High Ambition Coalition For People and Nature a annoncé que 100 pays s’étaient engagés envers l’initiative Mission 30X30, qui vise à protéger 30 % des océans de la planète d’ici 2030. De nombreux autres pays ont accepté cet objectif lors de la réunion COP15 à la Convention sur la diversité biologique. Les organisateurs d’IMPAC5 espèrent que les participants travailleront à l’élaboration de stratégies pour aider à atteindre cet objectif en offrant un espace pour assurer le suivi de cet engagement et de ceux pris lors de forums précédents.

Le Congrès s’articule autour de cinq grands thèmes :

  • Créer un réseau mondial d’aires marines protégées
  • Faire progresser la conservation dans l’économie bleue
  • Gérer activement les aires marines protégées et l’activité humaine
  • Conserver la biodiversité et lutter contre les changements climatiques
  • Faire le lien entre l’océan, la culture et le bien-être humain

IMPAC5 offre, aux participants, un espace pour contribuer à la prise de décision, échanger des idées, émettre des recommandations et discuter de stratégies innovantes pour aider à répondre au besoin critique de protéger les écosystèmes océaniques et la biodiversité.

IMPAC5 et transport maritime : quel est le lien?

Le trafic maritime et les activités dans les ports constituent un facteur de stress important pour l’environnement et une menace pour les écosystèmes et la biodiversité qu’ils abritent. Alors que le Canada et la communauté internationale s’efforcent d’atteindre l’objectif de 2030, le nombre croissant d’aires marines protégées chevauchera de plus en plus les voies de navigation et les zones d’activité des navires. Par conséquent, pour atteindre les objectifs de conservation, il faudra comprendre l’activité des navires et ses liens avec les processus naturels, et gérer le transport maritime dans le contexte des autres utilisations des océans. Grâce à des mesures comme les restrictions de rejets de déchets par les navires et la prévention de la propagation d’espèces aquatiques envahissantes, les efforts de conservation réglementent déjà l’activité des navires afin d’en atténuer les effets. Une gestion efficace de l’utilisation des océans nécessitera une connaissance approfondie du transport maritime pour atteindre le double objectif d’une économie bleue florissante et d’écosystèmes océaniques sains. Les données relatives au transport maritime doivent être intégrées aux efforts de planification de l’espace marin, aux nouvelles mesures de conservation et aux autres politiques.

Clear Seas participe au Congrès IMPAC5 et partage ses dernières recherches

Le transport maritime achemine la majeure partie du commerce mondial et procure des avantages économiques considérables. Cependant, il a des répercussions sur l’environnement et les communautés côtières. Clear Seas communiquera certaines de ses recherches et initiatives axées sur le transport maritime, la conservation, l’aménagement du territoire et la réconciliation avec les peuples autochtones afin d’aider à trouver des solutions et de fournir des informations.

Horaires et lieux

Vous pourrez entendre les conférenciers de Clear Seas dans le cadre d’une séance sur les Points de vue multiples de la planification de l’espace marin au Canada, le 4 février à 11h30 dans la salle 223-224, et d’un symposium, le 7 février à 11h30 dans la salle 301-305, du Vancouver Trade and Convention Centre. Un aperçu des séances présentées par Clear Seas lors du Congrès IMPAC5 est fourni ci-dessous.

Approche innovante de l’aménagement du territoire et risques liés au transport maritime commercial dans la région canadienne du Pacifique

Le milieu marin fournit des habitats, des ressources, des loisirs et des moyens de subsistance, ainsi que des corridors maritimes. Ces utilisations variées et souvent concurrentes de l’océan nécessitent une planification spatiale minutieuse et collaborative pour une coexistence fructueuse. Cette présentation fournira des données, des modèles, des analyses et une approche à points de vue multiples pour comprendre les risques du trafic maritime et démontrera son application dans la région canadienne du Pacifique.

Clear Seas a mis à profit les systèmes d’information mondiaux (SIG) pour cartographier plusieurs couches de données et générer des modèles d’attributs physiques, biologiques et socioéconomiques afin de comprendre l’état du transport maritime et les risques qui y sont associés. La combinaison de ces informations géospatiales permettra de trouver de nouvelles façons de cerner et d’atténuer les risques du transport maritime dans une zone donnée. Les couches de données et les modèles peuvent soutenir la planification spatiale en délimitant clairement les utilisations superposées et potentiellement concurrentes de l’environnement marin, fournissant ainsi de meilleurs renseignements pour soutenir la prise de décision.

Au cours de cette présentation, les résultats de l’exercice innovant de cartographie côtière de Clear Seas qui soutient la planification spatiale et l’atténuation des risques liés au transport maritime commercial seront dévoilés. L’initiative des couloirs de navigation maritime et le travail de cartographie du trafic maritime adoptent une approche à points de vue multiples pour évaluer l’activité de transport maritime commercial dans la région canadienne du Pacifique. La base de l’étude est une analyse du trafic maritime utilisant trois années de données du système d’identification automatique (SIA) pour catégoriser les types et les volumes de trafic maritime transitant par les eaux de la zone économique exclusive de l’océan Pacifique du Canada, ainsi que la quantité d’hydrocarbures persistants transportés comme cargaison et carburant par les navires. Sur cette base de schémas de trafic maritime, Clear Seas a superposé des données supplémentaires pour créer une image du risque lié au transport maritime à l’échelle locale et régionale.

Ces couches de données ont été créées à partir d’études supplémentaires, notamment les taux de dérive de différents types de navires sous des forces de vent historiques, afin de déterminer comment l’emplacement, la disponibilité et l’adéquation des navires de remorquage d’urgence pourraient influencer la possibilité de sauvetage d’un navire en détresse. Une analyse de tous les remorqueurs en activité dans la région du Pacifique et de leurs comportements typiques afin d’évaluer la disponibilité des remorqueurs existants pour intervenir en cas d’urgence a également été effectuée. Les navires impliqués dans des incidents et accidents ont été cartographiés de manière à mettre en évidence les schémas et les régions présentant un nombre plus élevé d’incidents ou d’accidents. Pour contextualiser ce travail, les navires impliqués dans des incidents et des accidents ont été comparés aux milles nautiques parcourus dans une région donnée, fournissant un taux par type de navire et par lieu. Une autre couche d’analyse a utilisé des données ouvertes pour créer une cartographie de la sensibilité côtière fondée sur les attributs physiques (littoral et fond marin), biologiques et socioéconomiques susceptibles d’être influencés par un déversement d’hydrocarbures causé par un navire.

En combinant ces couches spatiales avec d’autres données et modèles, une nouvelle image de la planification spatiale qui favorise l’inclusion d’un éventail de perspectives et de priorités est obtenue. Les résultats générés par ces analyses permettront aux experts de l’industrie et aux communautés touchées de cerner, de comprendre et de préconiser des politiques visant à atténuer les risques posés par le transport maritime commercial et à intégrer les données sur le transport maritime dans des initiatives plus vastes de planification spatiale marine.

Réponses communautaires aux répercussions du transport maritime sur les communautés autochtones et les écosystèmes

Clear Seas organise un symposium afin de communiquer l’importance et le besoin de réconciliation dans l’industrie du transport maritime et de démontrer les efforts de recherche et les résultats des participants à son Programme de stage destiné aux étudiants autochtones. Le symposium se concentre sur les répercussions du transport maritime sur les communautés autochtones et les écosystèmes côtiers. Les présentations aborderont différents aspects des incidences du transport maritime sur les terres et les eaux ancestrales de deux Premières Nations côtières de la Colombie-Britannique : la Nation Tsleil-Waututh et la Nation des T’Sou-ke.

Le symposium fournira un aperçu des progrès accomplis et des possibilités de réconciliation dans l’industrie du transport maritime au Canada. Les participants au Programme de stage destiné aux étudiants autochtones expliqueront comment ils ont appliqué le savoir traditionnel et la science occidentale pour cerner les répercussions du transport maritime du point de vue de la communauté et reconnaître les stratégies d’atténuation potentielles pour protéger les ressources et les utilisations de la terre et des eaux qui sont culturellement importantes et traditionnellement précieuses.

Une approche à double perspective – l’avantage de voir les problèmes en utilisant les atouts combinés du savoir autochtone et de la science occidentale – sera présentée en utilisant un cadre fondé sur la roue de médecine qui met l’accent sur une optique holistique des répercussions du transport maritime sur le peuple Tsleil-Waututh et leurs eaux territoriales de la baie Burrard. La santé du peuple Tsleil-Waututh est – et a toujours été – directement liée à la santé de la terre et des eaux où il vit. Il s’agit notamment de veiller à ce que la Nation puisse continuer à s’alimenter, à chasser, à pêcher, à cueillir de la nourriture, à parcourir ses eaux, à respirer l’air et à avoir accès à des espaces pour se réunir lors de cérémonies et pour établir et renforcer les relations et la communauté. Il est donc essentiel pour la santé et le bien-être du peuple Tsleil-Waututh de veiller à ce que le transport maritime dans la baie Burrard soit sécuritaire et durable.

Les recherches incluses dans ce symposium traitent des incidences sur la santé humaine et des écosystèmes résultant de l’activité de transport maritime, avec un accent sur les effets causés par les espèces envahissantes, qui sont souvent introduites par le transport maritime international.

Le symposium abordera les thèmes suivants :

Gérer les aires marines protégées et l’activité humaine

La recherche examine le type et la gamme de répercussions que le transport maritime commercial peut avoir sur les écosystèmes côtiers et la façon dont les communautés peuvent réagir pour sauvegarder les ressources naturelles culturellement importantes pour les générations futures.

Faire progresser la conservation dans l’économie bleue

L’économie mondiale repose sur le transport de marchandises, de l’endroit où elles sont produites à celui où elles sont nécessaires. De toutes les façons de transporter des marchandises, le transport maritime commercial a l’empreinte carbone la plus faible par tonne de marchandises transportées. Cependant, il a des répercussions indéniables sur les écosystèmes côtiers et les communautés qui dépendent de ces écosystèmes pour leurs moyens de subsistance et leurs pratiques culturelles. La recherche se concentre sur ces répercussions afin de trouver une voie plus durable pour développer une économie bleue qui balance les demandes de l’économie et les besoins de l’environnement pour le bien-être des communautés.

Faire le lien entre l’océan, la culture et le bien-être humain

Un océan sain est essentiel à la culture, aux pratiques spirituelles, à la santé et au bien-être des communautés autochtones côtières. Les activités de transport maritime commercial sont essentielles pour acheminer les biens aux communautés côtières éloignées, mais elles peuvent avoir de graves répercussions – espèces envahissantes, acidification des océans, émissions de dioxyde de carbone et de polluants atmosphériques, etc. – sur ces communautés. La recherche décrit comment les communautés autochtones s’efforcent de répondre aux incidences du transport maritime sur leurs écosystèmes locaux et de les atténuer.

Le symposium sera l’occasion de discuter et de découvrir le rôle central de la réconciliation dans le soutien des travaux de recherche et de conservation menés par les Autochtones dans l’environnement océanique. La sauvegarde des écosystèmes côtiers pour le bien-être à long terme des communautés est un travail que les Nations autochtones ont entrepris depuis des générations et le travail de création et de gestion des aires marines protégées doit s’appuyer sur ce passé et cette gestion.

Publié | Modifié le