En 2021, Clear Seas a lancé un programme de stage visant à établir des relations respectueuses avec les communautés autochtones en écoutant leurs priorités et en les mettant en lumière dans le cadre de projets de recherche menés par des étudiants autochtones de niveau postsecondaire.
« La recherche menée par les Autochtones est une priorité personnelle et un moyen important pour l’équipe de Clear Seas d’avancer vers une réconciliation significative avec les peuples autochtones. Le programme de stage destiné aux Autochtones mis sur pied par Clear Seas vise à renforcer les capacités des communautés autochtones en offrant aux étudiants la possibilité de se « connecter » aux terres et aux voies navigables.Ce programme de stage a été l’un des projets les plus inspirants de ma carrière. J’ai beaucoup appris des communautés, des stagiaires et du processus. Je suis fière des cinq étudiants autochtones qui ont pris part à la première édition du programme et qui ont mis tout leur talent, leur cœur, leur enthousiasme et leurs enseignements traditionnels au profit de leurs projets de recherche.
Je tiens à remercier le Conseil de la Nation Haïda, la Nation Malahat, la Nation T’Sou-ke et la Nation Tsleil-Waututh, qui ont fait le premier pas en travaillant avec Clear Seas et les stagiaires pour faire de ce programme une réalité. Nous avons dû surmonter plusieurs obstacles pour que ce programme voit le jour et soit dirigé par les étudiants et les communautés. Je peux maintenant dire que c’est mission accomplie et c’est un honneur pour moi d’être témoin des progrès réalisés au cours de la dernière année. Je suis impatiente de voir où la cohorte 2022 nous mènera. »
– Sarah Thomas, responsable des relations avec les communautés autochtones et côtières
Ce blogue présente trois des stagiaires qui ont pris part au programme en 2021 et un aperçu de leur expérience et des projets sur lesquels elles ont travaillées.
Répercussions du transport maritime sur la santé des communautés autochtones : Nation Tsleil-Waututh – par Charity Champagne
Je m’appelle Charity Champagne; je suis Michif de la rivière Rouge et française du côté de mon père, et Michif de la rivière Rouge, crie et irlandaise du côté de ma mère. J’ai grandi à Saskatoon, en Saskatchewan – appelée Traité no 6 – et je suis reconnaissante d’étudier et de vivre en tant que visiteuse sur les territoires traditionnels et non cédés des Nations xʷməθkʷəy̓əm (Musqueam), Sḵwx̱wú7mesh (Squamish) et səl̓ilw̓ətaʔɬ (Tsleil-Waututh). Je suis actuellement en troisième année d’université dans le programme de baccalauréat en travail social de l’Université de la Colombie-Britannique et j’obtiendrai mon diplôme en 2023. Je crois en l’apprentissage continu et quand je n’apprends pas à l’école, j’apprends de la terre grâce à mon amour pour la randonnée, le camping, la nage dans l’océan et les liens que je tisse avec des amis dans la nature. Mes domaines d’intérêt comprennent la santé des Autochtones et les questions de justice sociale au Canada. Plus précisément, je m’intéresse à la façon dont les modes de connaissance, de vie et de guérison des Autochtones peuvent éclairer les politiques et les pratiques visant à bâtir un monde plus équilibré et équitable pour tous.
Lorsqu’on m’a offert la possibilité d’apprendre et de faire de la recherche avec la Nation Tsleil-Waututh à l’été 2021, j’ai choisi d’examiner les répercussions du transport maritime dans la baie Burrard sur la santé et le bien-être du peuple Tsleil-Waututh. En raison de la pandémie, j’ai compris que la majeure partie de mon temps serait consacrée à l’examen de la documentation actuelle et des récits traditionnels liés au sujet. J’ai eu accès à un document rédigé par Kevin O’Neill – membre de la Nation Tsleil-Waututh – intitulé Unheard voices of Tsleil-Waututh Nation: Examining the x̌əʔáθən (four) quadrants of the medicine wheel as a framework for increased public health of my community (Les voix inaudibles de la Nation Tsleil-Waututh : examen des x̌əʔáθən (quatre) quadrants de la roue de médecine comme cadre pour une meilleure santé publique de ma communauté [traduction libre]), qui a influencé mon approche d’apprentissage.
Un autre moment fort de ma période de recherche a été une présentation d’Andrea Reid de l’Université de la Colombie-Britannique intitulée Two-Eyed Seeing: Amplifying Indigenous Knowledges and Sovereignty in Research and Communication (Approche à double perspective : amplifier les connaissances et la souveraineté autochtones dans la recherche et la communication [traduction libre]). Dans cet exposé, Mme Reid raconte l’histoire de son processus personnel, spirituel, physique et universitaire de recherche environnementale avec une communauté autochtone du lac Supérieur et les nombreux enseignements qu’elle a tirés de cette expérience. Selon l’aîné Albert Marshall, l’approche à double perspective (Etuaptmumk en Mi’kmaw), c’est « apprendre à voir d’un œil avec les forces des connaissances et des modes de connaissance autochtones, et de l’autre œil avec les forces des connaissances et des modes de connaissance traditionnels, et utiliser ces deux yeux ensemble dans l’intérêt de tous » [traduction libre] (Reid et al. 2020).
La découverte de cette perspective a influencé mon approche de recherche et m’a poussée à réfléchir à la manière dont mon travail pourrait être utile à la communauté, et à ce que signifie « décoloniser » la recherche. Ainsi, le processus de corrélation entre les répercussions de l’industrie du transport maritime et la santé des communautés et des personnes a été tout sauf linéaire. Après avoir passé beaucoup de temps à dévorer des articles de recherche et à examiner l’incidence de mes questions sur la communauté, j’ai choisi d’utiliser la roue de médecine comme cadre pour guider mon apprentissage. Ce processus m’a permis de comprendre à quel point une approche linéaire peut facilement négliger des points de vue importants, alors qu’une approche circulaire, en forme de roue, guidée par la sagesse, les récits et la tradition de la terre et de la communauté, pouvait rapidement me montrer où mon travail devait être équilibré et m’amener à explorer des aspects que je n’avais pas envisagés.
Le cadre de la roue de médecine circulaire que j’ai élaboré comprend quatre cercles et quatre quadrants. Le cercle intérieur, au centre, est celui où j’ai placé le peuple de la Nation Tsleil-Waututh. Le cercle extérieur suivant comprenait la baie Burrard et représentait toutes les relations et les ressources traditionnelles et contemporaines fournies par la terre, les eaux et le littoral. Le cercle suivant contenait l’industrie du transport maritime, y compris les navires, l’expansion du pipeline de Trans Mountain et le terminal Westridge. Enfin, le cercle le plus extérieur était la grande communauté entourant la baie Burrard et la Nation Tsleil-Waututh, y compris les visiteurs vivant sur les territoires Salish du littoral, le gouvernement, les politiques et les institutions. J’ai ensuite divisé le cercle en quatre quadrants et j’ai exploré les aspects physiques, intellectuels, émotionnels et spirituels de la relation de chaque cercle avec les autres. Ce processus m’a permis d’approfondir ma compréhension de la communauté, de la santé, de la recherche et de l’industrie de façon unique. Par exemple, j’ai pu constater que les récits traditionnels des aînés pouvaient éclairer la recherche occidentale, que l’industrie supplantait les liens spirituels avec la terre et les cérémonies, et que la volonté de répondre aux besoins du capitalisme primait sur les voix du peuple. Essentiellement, une approche circulaire m’a permis de voir rapidement où mon travail était déséquilibré. C’est de cette manière non linéaire que ma recherche a évolué pour devenir autant un cadre décolonisant pour aborder la science qu’une compréhension de la relation entre le transport maritime et les résultats pour la santé.
Ce projet m’a montré que la santé du peuple Tsleil-Waututh est et a toujours été directement liée à la santé de la terre et de l’eau, y compris la recherche de nourriture, la chasse, la pêche et la cueillette, les déplacements sur l’eau, la respiration de l’air et la possibilité de se réunir pour des cérémonies pour construire et renforcer les relations et la communauté. Il est donc essentiel pour la santé et le bien-être du peuple Tsleil-Waututh de veiller à ce que le transport maritime dans la baie Burrard soit sécuritaire et responsable. Ce processus m’a montré que la façon dont nous définissons la santé et le bien-être est une expérience subjective et ne peut être définie et dirigée que par la communauté. Il a renforcé ma croyance dans la recherche menée par les Autochtones, qui valorise les récits autant que les données, et qui considère un cadre qui privilégie la globalité plutôt que les résultats. J’espère poursuivre ce travail au cours de l’été 2022, en passant plus de temps sur le terrain et avec les gardiens du savoir de la communauté, dans le but d’ancrer et d’approfondir le projet, et de l’utiliser éventuellement pour faire le lien entre le cercle le plus intérieur de la sagesse communautaire et le cercle le plus extérieur du changement de politique et de la durabilité.
Retour des jardins de palourdes sur le territoire traditionnel de la Nation T’Sou-ke – par Cheyenne Williams
Je m’appelle Cheyenne Williams et je viens des tribus Quw’utsun, en territoire Salish du littoral, sur la côte centrale de l’île de Vancouver. Ma grand-mère maternelle est Nuu-Chah-Nulth, de Kayuquot, et du côté de mon père, notre famille est originaire du Pays de Galles, d’Angleterre, d’Irlande et d’Écosse. Je suis actuellement étudiante de premier cycle à l’Université de Victoria, avec une double spécialisation en études autochtones et environnementales. Je suis arrivée dans ce stage en tant que femme autochtone cherchant à travailler avec les Nations voisines vers la souveraineté et la durabilité alimentaires, et avec la volonté de soutenir la résurgence de l’apprentissage fondé sur la terre et la mer. Je suis motivée par le désir de m’engager dans le savoir écologique traditionnel et de le préserver.
Je suis extrêmement fière de la richesse de nos enseignements en tant que peuple autochtone et je me sens responsable d’absorber autant que possible nos méthodes traditionnelles pour le bien des générations futures. En ma qualité de stagiaire autochtone, j’ai eu l’occasion de travailler avec la Nation T’Sou-Ke. L’objectif de mon stage était d’évaluer la viabilité de la réintroduction des jardins de palourdes sur le territoire traditionnel des T’Sou-ke. Pour ce faire, j’ai rédigé un rapport pour la Nation qui met en lumière le succès des Nations voisines dans la revitalisation de leurs jardins de palourdes tout en effectuant une analyse coûts-avantages. Le rapport prend en compte les risques de la navigation côtière sur la récolte de nourriture traditionnelle et les obstacles potentiels qui pourraient entraver le processus de rétablissement des jardins de palourdes. Notamment, la pollution provenant d’anciens sites forestiers, l’urbanisation et les faibles débits d’eau marins.
Si vous n’avez jamais rencontré de jardins de palourdes, sachez qu’il s’agit d’une forme de mariculture utilisée de l’Oregon à l’Alaska depuis quatre à cinq mille ans, avec des variations selon les pays. On les appelle aussi parfois des lits surélevés, des plages murées ou des lits de palourdes, pour décrire les parois rocheuses entretenues par l’homme et modifiées intentionnellement pour les pratiques de mariculture. Dans les territoires et les langues de la Nation Salish du littoral et de la Nation Nuu-Chah-Nulth, le mot ou l’expression utilisé dans chaque dialecte régional varie également, tout en restant lié au lieu ou à l’action. Par exemple, « plusieurs termes autochtones font référence au défrichage des plages associé au ramassage des palourdes, parfois pour créer un mur intertidal » (Harper et al., 2005) (traduction). Dans le dialecte Ahousaht, l’expression serait t’iimiik, qui signifie « quelque chose qu’on lance » ou « écarter des rochers » (Lepofsky, D. et al., 2015). L’un des nombreux détails passionnants de ce travail est de pouvoir constater la similitude des technologies de récolte des aliments entre les Nations côtières tout en apprenant la terminologie précise qui ne peut exister sans la langue, les gens et l’endroit unique où la récolte des palourdes a lieu.
Le rapport explore la différence entre les jardins de palourdes et les plages sans murs. Dans les sites restaurés, les jardins de palourdes sont deux à quatre fois plus productifs (Groesbeck, A. et al., 2014), augmentent la vitesse de croissance des mollusques, permettent des temps de récolte plus longs et améliorent l’écologie et la biodiversité en fournissant un habitat à de nombreuses autres espèces telles que l’oursin, le poulpe, le concombre de mer, les chitons, les crabes et plus encore (CGN Draft Guide). La vision commune du monde autochtone selon laquelle il faut prendre soin de la terre pour que la terre prenne soin de vous est évidente dans ces relations de gestion réciproque.
Depuis près de quatre décennies, la Nation T’Sou-ke n’a pas pu récolter de fruits de mer dans le bassin et le port de Sooke en raison de la contamination et de la pollution (Firelight Group, 2015). Les conclusions du rapport du Firelight Group (2015), qui évalue les effets du projet de pipeline Trans Mountain de Kinder Morgan, indiquent que la capacité d’avoir accès à la récolte des fruits de mer sur l’estran et sur la côte et de circuler en toute sécurité dans les eaux sera radicalement compromise. De plus, « les connaissances traditionnelles de la Nation T’Sou-ke sur les ressources marines et les conséquences environnementales et culturelles vont de moyennes à très élevées, en grande partie parce que le projet pourrait avoir des répercussions sur des zones de grande valeur, notamment des zones qui ont été très importantes pour les activités traditionnelles de récolte marine, les déplacements et les activités culturelles depuis des générations. » En bref, la capacité de la Nation à maintenir la pêche de subsistance et la récolte de coquillages serait compromise, comme l’indiquent les effets résiduels négatifs du pipeline proposé.
En tenant compte de ces considérations, la Nation T’Sou-ke aura une liste de facteurs à soupeser. Le rétablissement des jardins de palourdes offre de nombreuses possibilités à la Nation, notamment l’accès à des aliments traditionnels d’origine locale. En s’engageant dans un apprentissage fondé sur le lieu, les membres de la Nation maintiendront en vie le savoir traditionnel si fortement entravé par la colonisation, la maladie, la réinstallation sur des terres des réserves et la déconnexion par rapport aux territoires traditionnels. Cette pratique de la mariculture est attrayante pour la Nation T’Sou-ke. Il reste à répondre à d’autres questions sur la façon dont elle peut être un investissement économiquement viable, qui fournit des emplois permanents aux membres de la Nation. Comme la Nation T’Sou-ke est située dans un climat plus frais, le territoire ne court pas le risque de subir les dômes de chaleur dont le reste de la province a souffert à l’été 2021. Cela place les T’Sou-ke dans une position unique pour s’associer aux Nations voisines et fournir des fruits de mer lorsque ces Nations ne peuvent pas répondre aux besoins de la communauté. Ce projet vise à élargir et à approfondir les relations actuelles entre les T’Sou-ke et les Nations voisines.
Ce travail a été vraiment fascinant et il est rempli d’espoir en ce sens qu’il donne lieu à plusieurs possibilités. Si tout va bien, nous pourrions voir le retour des jardins de palourdes sur le territoire T’Sou-ke dans les temps à venir. Nos ancêtres ont toujours dit que si la marée est basse, la table est mise, et c’est ce à quoi nous travaillons à nouveau.
Espèces aquatiques envahissantes – Tuniciers et bryozoaires dans les eaux de Haida Gwaii – par K’aayhldaa Xyaalaas | Rayne Boyko
Mon nom traditionnel Haïda est K’aayhldaa Xyaalaas. J’ai grandi sur les îles de Haida Gwaii. Depuis mon plus jeune âge, je suis fascinée par l’océan et tous les êtres vivants qui s’y trouvent. Je suis passionnée par l’environnement marin et tout ce qu’il offre, y compris les aliments traditionnels que nous avons la chance d’y récolter. Mon intérêt marqué pour l’océan m’a incitée à étudier la biologie marine à l’Université Hawaii Pacific, où j’ai élargi mes connaissances grâce à la science occidentale. Tout au long de mes études, j’ai gardé mes valeurs culturelles et traditionnelles proches et j’ai établi des liens entre mes connaissances traditionnelles et la science enseignée à l’université.
À Haida Gwaii, les tuniciers ont été l’espèce aquatique envahissante la plus abondante à ce jour. Les tuniciers s’accrochent souvent sur la coque des navires commerciaux et des bateaux de plaisance. Leurs effets à long terme sont mieux connus que ceux des autres espèces envahissantes de la région. Pêches et Océans Canada et le Conseil de la Nation Haïda ont commencé à surveiller les plaques de sédimentation, un processus conçu pour surveiller les tuniciers envahissants de façon constante depuis 2014. J’ai eu l’occasion de participer à ce processus pour la collecte de 2021, et c’est sur cette base que j’ai fondé ma recherche. J’ai travaillé sous la direction de mon mentor Stuart Crawford, coordonnateur de la gestion écosystémique au Conseil de la Nation Haïda.
Je me suis lancée dans cette recherche avec la question suivante : comment les colonies de tuniciers indigènes sont-elles touchées par les tuniciers envahissants? Cette simple question a conduit à une expérience très révélatrice, qui a mis en relation non seulement les tuniciers indigènes et envahissants, mais aussi d’autres espèces envahissantes présentes dans les eaux de Haida Gwaii. Cela m’a intriguée davantage et m’a permis d’examiner non seulement les tuniciers, mais aussi les bryozoaires (un autre invertébré marin colonial). L’espace et la concurrence alimentaire sont les plus grandes préoccupations lorsqu’il s’agit de nouvelles espèces aquatiques envahissantes qui s’installent dans une nouvelle région. En général, les espèces envahissantes sont de meilleurs concurrents car elles s’installent, s’étendent et leur capacité d’adaptation est généralement plus forte. Les espèces indigènes, bien qu’elles soient plus nombreuses actuellement, ont généralement une niche réalisée plus petite par rapport aux espèces envahissantes. Mes recherches ont consisté à comparer les espèces envahissantes de tuniciers et de bryozoaires avec les espèces indigènes et à analyser l’évolution de la population de 2014 à 2020.
Cette recherche m’a permis d’élargir mes connaissances sur les espèces aquatiques envahissantes dans les eaux de Haida Gwaii et a contribué à sensibiliser les communautés touchées par ces espèces envahissantes. Malheureusement, ces dernières ne peuvent être éradiquées des zones touchées, mais elles peuvent être surveillées et, en sensibilisant la communauté à leur présence, nous pouvons en atténuer la propagation. Il est important de savoir quoi faire et ne pas faire avec ces espèces aquatiques envahissantes. Il faut être attentif à la signalisation sur les quais pour savoir à quoi elles ressemblent et être conscient que chaque fragment peut donner naissance à une nouvelle colonie; il ne faut donc pas les racler dans l’océan. La seule façon de tuer les tuniciers et les bryozoaires est de les faire sécher pendant au moins 48 heures.
En tant que jeune femme autochtone travaillant dans le domaine des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques, ce stage de recherche a été une excellente occasion d’acquérir une expérience pratique sur le terrain. Le fait de participer à cette recherche sur les espèces envahissantes à Haida Gwaii m’a incitée à continuer de défier les modes de connaissance coloniaux qui dominent le domaine et les barrières systématiques qui touchent et réduisent au silence les peuples autochtones. L’établissement d’un lien entre la science occidentale et le savoir traditionnel d’une région, y compris la flore et la faune indigènes, est précieux et joue un rôle important dans le progrès scientifique. Un principe directeur de la culture Haïda est « Gina k’aadang.nga gii uu tll k’anguudang – recherche de sages conseils. Les aînés Haïda enseignent les modes de vie traditionnels et à travailler en harmonie avec le monde naturel. Tout comme les forêts, les racines de tous les êtres vivants sont inextricablement liées. Ensemble, nous prenons en considération de nouvelles idées, le savoir traditionnel et l’information scientifique pour nous permettre de réagir au changement, selon notre culture, nos valeurs et nos lois. »1 Je garde ce principe à l’esprit lorsque je travaille dans le domaine des sciences, car il me rappelle que nous devons considérer de nombreux modes de connaissance pour mieux comprendre et apprécier le monde naturel.
Prochaines étapes
Alors que nous nous préparons à lancer la cohorte 2022 de notre programme de stage destiné aux Autochtones, nous recherchons des étudiants postsecondaires de partout au Canada pour continuer à mener cette recherche dans les communautés autochtones selon une approche holistique. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’édition 2022 du programme de stage, veuillez envoyer un courriel à sarah.thomas@clearseas.org.
Références
1 Gwaii Haanas. (2018). Plan directeur de Gwaii Haanas Gina ‘Waadluxan KilGuhlGa Terre, mer et gens. Parcs Canada.