Les grands navires et les remorqueurs assurent des liaisons commerciales régionales et internationales
Vancouver (C.-B.), le 2 mars 2021 – Une étude du trafic maritime sur la côte canadienne du Pacifique réalisée par Clear Seas vient combler une lacune dans les connaissances concernant les quelque 6 000 navires commerciaux et remorqueurs qui sillonnent ces eaux chaque année. Elle fournit également des données précieuses pour l’évaluation des risques de pollution par les hydrocarbures associés à la circulation de ces navires. Cette étude constitue, à ce jour, l’analyse la plus actuelle et la plus complète du trafic maritime commercial dans la région canadienne du Pacifique accessible au public.
« L’étude dresse un portrait complet du commerce et du trafic maritimes dans la région », affirme Paul Blomerus, le directeur exécutif de Clear Seas. « C’est fascinant de pouvoir visualiser les liens entre les ports et les fluctuations saisonnières du trafic maritime – ces liens ressemblent au système circulatoire d’un organisme vivant », ajoute-t-il.
Sans grande surprise, l’étude a révélé que les exportations de marchandises en vrac, comme les céréales et le charbon, constituent le trafic maritime international dominant dans la région. Avec les porte-conteneurs, les vraquiers représentent plus de 70% des navires océaniques qui font escale dans les ports de la côte canadienne du Pacifique. Le rapport jette également un nouvel éclairage sur l’incidence de l’économie et de la protection de l’environnement sur les habitudes de circulation des navires – des incidences qui engendrent parfois des conséquences inattendues, comme les émissions supplémentaires de gaz à effet de serre générées par les navires qui empruntent un itinéraire plus long afin d’éviter les zones qui limitent la pollution au dioxyde de soufre.
Au-delà du rôle que jouent les grands ports comme ceux de Vancouver et de Prince Rupert dans le commerce international, le rapport souligne le rôle important que jouent les ports comme ceux de Nanaimo, de Chemainus, de Port Mellon, de Squamish, de Port Alberni, de Port McNeill, de Kitimat, de Stewart, de Port Alice et de Gold River dans le commerce. En effet, l’étude révèle qu’une proportion surprenante du trafic maritime sur la côte est attribuable aux remorqueurs qui tirent des barges à destination ou en provenance de ces plus petits ports. Courante sur la côte du Pacifique, cette pratique permet le transport de biens essentiels vers les communautés côtières éloignées et la livraison de matières premières et de produits finis pour soutenir certains secteurs clés de l’économie locale, comme les scieries et les usines de pâte à papier. À Nanaimo, Chemainus, Port Mellon et Squamish, le trafic des remorqueurs est dix fois plus important que celui des navires de charge.
Bien que les navires et les remorqueurs génèrent des possibilités économiques aux communautés situées le long de la côte, ils peuvent aussi causer des dommages à l’environnement, notamment de par le risque de déversements d’hydrocarbures. Les évaluations des risques de déversements se concentrent souvent sur les pétroliers, mais l’étude de Clear Seas souligne le fait que les hydrocarbures transportés comme carburant par les navires constituent également une menace de pollution. L’équipe de recherche a développé des cartes illustrant les endroits où les plus grandes quantités d’hydrocarbures sont transportées sous forme de cargaison et de combustible, et est arrivée à quelques conclusions étonnantes. Bien que les navires-citernes qui se rendent à la baie Burrard pour s’y charger de pétrole provenant de l’oléoduc de Trans Mountain soient ceux qui attirent le plus souvent l’attention du public, l’étude a révélé que dans la mer des Salish, les plus importantes sources d’hydrocarbures persistants – le type d’hydrocarbures le plus dommageable, collant et long à éliminer de l’environnement marin – sont les pétroliers à destination des États-Unis, suivis de près par les navires de charge avec leur carburant. L’analyse de Clear Seas a également relevé une grande quantité d’hydrocarbures persistants transportés par les navires qui empruntent les étroites voies navigables du Passage Intérieur – le couloir abrité qui passe à l’est de l’île de Vancouver et monte jusqu’à Prince Rupert et vers l’Alaska. Dans une année moyenne, c’est l’équivalent de 332 piscines olympiques d’hydrocarbures persistants qui passe par le détroit de la Reine-Charlotte dans les réservoirs de carburant des navires.
Cette étude s’inscrit dans l’initiative de Clear Seas portant sur les couloirs de navigation maritime pour la région du Pacifique, qui vise à cerner et à décrire les risques liés aux activités de transport maritime commercial et d’appuyer les efforts de planification maritime au Canada. Combiné aux résultats des autres études de cette série, qui portent notamment sur l’évaluation de la sensibilité des zones côtières aux déversements d’hydrocarbures et sur les capacités d’intervention d’urgence qui permettraient d’éviter qu’un navire échoue, ce rapport facilitera la prise de décisions éclairées en matière de planification et de gestion des risques du transport maritime.
Dans l’avant-propos du rapport de Clear Seas, le chef Harley Chappell de la Première Nation Semiahmoo déclare : « Depuis la colonisation, nous avons assisté à l’augmentation du développement et de la croissance industrielle tout autour de nos communautés. L’augmentation du trafic maritime a un effet direct sur notre communauté et sur toutes celles qui vivent le long de la côte […] En tant que leader, je veux donc travailler avec des partenaires pour créer un plan visant non seulement à maintenir nos ressources traditionnelles pour les générations futures, mais aussi à leur laisser un monde meilleur […] Il s’agit d’un travail important pour planifier l’avenir de nos communautés. »
Le rapport complet peut être consulté ici : https://bit.ly/3dNv3MY
Clear Seas tiendra un webinaire le 2 mars à 10 h (HNP)/13 h (HNE)/14 h (HNA) dans le cadre duquel les principales conclusions de l’étude seront présentées. Pour plus de détails : https://bit.ly/3dZ0nIK.
À propos de Clear Seas
Clear Seas est un centre de recherche indépendant à but non lucratif financé par le gouvernement du Canada (fédéral et provincial) et par l’industrie maritime. Clear Seas fournit de l’information objective sur le transport maritime au Canada aux décideurs politiques et au public. Son mandat est de lancer et d’interpréter la recherche, d’analyser les politiques, de déterminer les pratiques exemplaires, de diffuser l’information et de faciliter le dialogue. Son programme de recherche est déterminé à l’interne en fonction des dossiers d’actualité, révisé par un comité de recherche et approuvé par un conseil d’administration. Tous les travaux de Clear Seas sont disponibles sur clearseas.org
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