La réglementation internationale visant à prévenir et à réduire au minimum la pollution provenant des navires est entrée en vigueur au début des années 1970, à la suite de plusieurs déversements d’hydrocarbures importants. L’Organisation maritime internationale (OMI) a adopté un ensemble de règles dans le cadre de la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL). Depuis, la Convention a été élargie pour inclure les substances liquides nocives, les matières nocives emballées, les eaux usées, les ordures et la pollution atmosphérique.
Plusieurs de ces règles ont été intégrées aux lois et aux règlements nationaux. Au Canada, la plupart des aspects de la Convention MARPOL ont été adoptés en vertu de la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada. Le Code international des navires opérant dans les eaux polaires (Code polaire), élaboré par l’OMI, a été intégré à la Loi sur la prévention de la pollution des eaux arctiques (LPPEA) du Canada. À titre comparatif, certaines
réglementations canadiennes, telles que celles relatives au rejet des eaux usées, sont plus strictes que la Convention MARPOL.
Bien que les deux pays travaillent ensemble dans les eaux transfrontalières, il existe certaines différences entre les États-Unis et le Canada, notamment dans la région des Grands Lacs.
De manière générale, le Canada et les États-Unis coordonnent leurs actions dans le cadre de l’
Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs pour une intervention conjointe en cas de pollution marine et travaillent ensemble sur l’
importance de la gestion des eaux de ballast dans les Grands Lacs. Toutefois, les deux pays ne sont pas d’accord pour les nouvelles règles sur les eaux de ballast qui entreront en vigueur en 2024 et qui exigent que les navires d’au moins 400 tonnes brutes soient équipés d’un système de gestion des eaux de ballast. Les États-Unis, qui n’ont pas ratifié la
Convention internationale pour le contrôle et la gestion des eaux de ballast et sédiments des navires de l’OMI et qui ont exempté leur flotte de navires commerciaux opérant sur les Grands Lacs de l’obligation d’installer des systèmes de gestion des eaux de ballast à bord, estiment que cette règle ne devrait pas être appliquée aux navires qui naviguent que dans la région des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent. À l’inverse, le Canada a ratifié la Convention et soutient que les navires doivent être équipés de systèmes à bord. Les deux pays sont en négociation pour trouver une résolution.
Lorsque les deux nations sont parties aux mêmes conventions, elles n’appliquent pas nécessairement les mêmes normes, car certaines conventions prévoient une exigence minimale et certains États américains peuvent réglementer des normes plus élevées ou adopter leurs propres normes, comme dans le cas de la Californie en ce qui concerne la gestion des eaux de ballast.
Par exemple, les États-Unis ne sont pas signataires de la Convention MARPOL Annexe IV (réglementation des eaux usées), mais ils disposent de
lois équivalentes pour se protéger contre la pollution par les eaux usées, que l’on retrouve dans l’article 312 du
Clean Water Act.