Skip to main content
Article

La réconciliation dans l’industrie canadienne du transport maritime (II)

lecture de 20 minutes
Partager

Quels sont les efforts déployés par l’industrie du transport maritime pour contribuer au processus de réconciliation?

« En réfléchissant à ma première année au sein de Clear Seas, j’ai constaté un réel effort de la part de certaines organisations dans l’industrie du transport maritime qui se sont engagées à la réconciliation. Nous avons renforcé les relations avec les communautés et les organisations autochtones à travers le Canada qui se concentrent sur des priorités connexes, sur la compréhension mutuelle et la recherche dirigée par les Autochtones. Cela signifie que Clear Seas ne fixe pas l’ordre du jour de la recherche effectuée dans les communautés autochtones; nous écoutons, nous comprenons, nous fournissons des ressources et du soutien, au besoin, et nous partageons les préoccupations de la communauté en lui offrant des moyens de se faire entendre.

Je tiens à remercier les organisations et les institutions de l’industrie maritime qui ont pris des mesures en faveur de la réconciliation par l’éducation et en répondant aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation. Il s’agit d’un petit pas pour l’industrie maritime en vue de favoriser des relations significatives avec les communautés autochtones, mais d’un pas positif. »

– Sarah Thomas, responsable des relations avec les communautés autochtones et côtières

sarah thomas

 

Cela fait un an que Clear Seas a publié un aperçu de ce que la réconciliation avec les peuples autochtones du Canada signifie pour l’industrie du transport maritime. Voici quelques faits saillants des développements qui ont eu lieu depuis.

Née du rapport de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) de 2015, l’enjeu de la réconciliation a pris encore plus de sens en 2021 avec la découverte de nombreuses tombes non documentées contenant les restes de plus de 1 300 enfants sur les terrains d’anciens pensionnats autochtones. Cette nouvelle a rappelé douloureusement aux peuples autochtones et à tous les Canadiens cette période triste et sombre de l’histoire du Canada. Cette tragédie sera marquée par un nouveau jour férié national pour les organisations sous réglementation fédérale, le 30 septembre, afin de reconnaître la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, qui aidera les Canadiens à apprendre et à réfléchir sur cet héritage. Clear Seas sera fermé pour permettre à son personnel de se recueillir à l’occasion de cette journée.

Après la publication, l’an dernier, du premier blogue de Clear Seas sur le sujet de la réconciliation, des organisations maritimes ont communiqué avec Clear Seas pour voir comment elles pourraient aborder la réconciliation et établir un dialogue avec les peuples autochtones du Canada. Depuis, Clear Seas a fait de ce sujet une priorité et s’est efforcé de rehausser le profil de la réconciliation dans la recherche sur le transport maritime.

Ce blogue fournit un aperçu de certains des travaux de Clear Seas, des initiatives du gouvernement fédéral et des récents développements dans la communauté maritime. Il ne s’agit pas d’un résumé exhaustif, mais il présente les faits saillants des activités de réconciliation au cours de la dernière année. Clear Seas invite les organisations, les entreprises et les particuliers à échanger leurs histoires sur la réconciliation dans l’industrie du transport maritime et publiera des mises à jour dans ses prochains blogues.

Clear Seas se concentre sur la réconciliation

Pour sa part, Clear Seas a intégré la réconciliation dans ses activités en créant un département des relations avec les Autochtones et les communautés côtières et a recruté Sarah Thomas, membre de la Nation Tsleil-Waututh, pour offrir des conseils dans ce domaine clé. L’organisation a pour mandat clair de faire progresser le travail de Sarah et d’intégrer le savoir traditionnel1 autochtones dans son programme de recherche. Cela s’inscrit dans une approche plus large visant à créer une culture de recherche qui incarne la réconciliation dans tous les travaux de Clear Seas.

Clear Seas est guidé par l’appel à l’action de la CVR pour adopter et mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Pour Clear Seas, cela signifie une consultation significative, l’établissement de relations respectueuses et l’obtention du consentement libre, préalable et éclairé des peuples autochtones dans le programme de recherche. Cela suppose également d’intégrer le savoir traditionnel autochtone dans la recherche. Ce processus a nécessité l’éducation et la formation de l’ensemble de l’équipe de Clear Seas afin de comprendre pleinement les questions touchant les peuples autochtones et la réconciliation, ainsi que l’acquisition des compétences nécessaires pour contribuer à ce processus.

En partenariat avec Mitacs, Clear Seas a créé un programme de stages destiné aux Autochtones offrant la possibilité de mobiliser les communautés côtières sur les questions liées au transport maritime. Cela permet non seulement à Clear Seas de forger des relations significatives avec les communautés autochtones afin de mieux refléter leurs priorités en matière de recherche, mais cela contribuera également à former la prochaine génération de leaders.

Clear Seas a également mandaté deux projets de recherche liés aux peuples autochtones et à la réconciliation. L’organisation s’est associée à une équipe dirigée par Lucia Fanning, Ph. D., de l’Université Dalhousie pour le projet de gouvernance maritime intitulé Appuyer les droits des Inuits et l’utilisation des océans : Représentation graphique de la réglementation et des politiques qui régissent les navires commerciaux dans les eaux du Nunavut. Le projet s’appuie sur des travaux déjà en cours, effectués en partenariat avec le gouvernement du Nunavut, Pêches et Océans Canada et les 25 associations de chasseurs et de trappeurs du territoire dans le cadre d’une initiative appelée Restauration côtière du Nunavut (RCN).

Le deuxième projet, Démystifier la gouvernance maritime, a été effectué en partenariat avec l’Université Dalhousie à Halifax, en Nouvelle-Écosse, et l’Université Memorial à St. John’s, à Terre-Neuve, et comportait un volet sur la mobilisation des peuples autochtones. Ce volet de recherche a permis d’étudier les approches du gouvernement du Canada en matière de mobilisation dans la gouvernance maritime et d’examiner comment les droits et la réconciliation des Autochtones sont pris en compte dans ces processus. Visant à fournir un contexte et une clarté sur les processus de collaboration entre le gouvernement et les nations autochtones, la recherche souligne certains des principaux défis de la mobilisation et fournit des études de cas sur la collaboration réfléchie et axée sur les relations. Les résultats de cette recherche donnent un aperçu de ce que le gouvernement fédéral a accompli dans ce domaine, dans le cadre des activités maritimes, et de certains des obstacles et des enjeux auxquels il est encore confronté.

La réconciliation dans la fonction publique canadienne

Un point de départ pour la réconciliation au sein du gouvernement fédéral et des ministères qui travaillent avec l’industrie du transport maritime est l’éducation des fonctionnaires, comme le stipule l’appel à l’action no 57 de la Commission de vérité et réconciliation. Dans le cadre de la recherche de l’Université Dalhousie financée par Clear Seas, il a été reconnu qu’il était difficile de donner la priorité à l’établissement de relations et à une communication ouverte dans le cadre de collaborations dans le domaine du transport maritime. La mobilisation des peuples autochtones ne fait pas traditionnellement partie des activités principales des ministères et organismes clés qui participent à la gouvernance du transport maritime au Canada (Transports Canada et la Garde côtière canadienne). Qui plus est, il n’y a pas toujours suffisamment d’argent et de temps pour la formation nécessaire en matière de connaissances culturelles pour les fonctionnaires. Gagner la confiance et établir de solides relations de travail peut s’avérer coûteux en temps et en argent, surtout si des voyages réguliers pour visiter des communautés éloignées sont nécessaires. L’engagement personnel envers les communautés qu’exigent les fonctionnaires qui investissent dans ces relations à long terme est compliqué par les changements fréquents dans les affectations et les ministères.

Le Plan de protection des océans soutient la réconciliation

Certaines parties du Plan de protection des océans (PPO) ont permis d’amorcer l’apprentissage et l’établissement de relations nécessaires pour faire progresser la réconciliation dans la gouvernance du transport maritime. Selon un rapport publié par le PPO, en mars 2021, plus de 1 600 séances de mobilisation ont été organisées, dont plus de 1 199 avec des groupes autochtones, dans le but de moderniser la sécurité maritime et la protection de l’environnement au Canada. Parmi les réalisations du PPO, citons :

  • Fournir 3,7 millions de dollars à 16 communautés autochtones et du Nord pour l’achat de bateaux et d’équipement de recherche et de sauvetage, afin qu’elles puissent participer en tant que membres de la Garde côtière auxiliaire canadienne.
  • Offrir une formation en intervention d’urgence et en gestion des voies navigables aux communautés autochtones et aux employés du gouvernement provincial pour les aider à assurer la sécurité maritime dans leurs communautés.
  • Lancer conjointement la Garde côtière auxiliaire des Premières Nations côtières dans les eaux territoriales des Premières Nations Ahousaht et Heiltsuk.
  • Augmenter le soutien financier et la souplesse des dépenses pour la section de la Garde côtière auxiliaire de l’Arctique afin de lui permettre de continuer à renforcer les capacités de recherche et de sauvetage dans le Nord.
  • Approuver un montant de 5,8 millions de dollars par l’entremise du Programme de partenariat et de mobilisation des collectivités autochtones et locales pour 21 projets avec des groupes autochtones partout au pays.

Les Premières Nations ont adhéré à bon nombre de ces initiatives. Alex Dick, président de la Garde côtière auxiliaire des Premières Nations côtières (GCA-PNC), résume bien l’enthousiasme suscité par ces projets : « Nous sommes ravis d’accueillir les cinq Nations au sein de l’équipe. C’est une expérience extraordinaire de sentir la camaraderie et le dévouement des bénévoles pour assurer des services efficaces de recherche et de sauvetage en mer pour les individus en détresse dans toute la région côtière de la Colombie-Britannique. En tant que directeur général de la GCA-PNC, la première Garde côtière auxiliaire autochtone du Canada, j’ai vu l’organisation se développer considérablement depuis ses débuts. Je reconnais avant tout le rôle essentiel des communautés des Premières Nations en tant que membres de la Garde côtière auxiliaire dans la protection des marins et des communautés côtières. Elles sont tout simplement les intendantes les plus expérimentées de l’environnement marin et sont incontestablement essentielles au système de sécurité maritime du Canada aujourd’hui. »

La gestion proactive des navires appuie la réconciliation du Plan de protection des océans

L’initiative de gestion proactive des navires (GPN) est l’une des composantes du Plan de protection des océans et les éléments clés de ce travail comprenaient des partenariats et une mobilisation soutenue des communautés autochtones des régions éloignées des côtes canadiennes. L’initiative visait à élaborer un cadre national pour guider la mise en œuvre d’une approche de gestion proactive des navires dans tout le Canada, en s’appuyant sur le savoir de multiples parties prenantes et peuples autochtones. La mobilisation par des séances virtuelles de dialogue ouvert a débuté en 2017, bien qu’un élément unique de ce travail comprenait les partenariats et l’établissement de relations avec des communautés autochtones sur la côte du Pacifique et deux dans l’Arctique, par l’entremise de trois projets pilotes.

L’ébauche de cadre national de gestion proactive des navires propose les questions clés suivantes à poser lors de la conception des activités de mobilisation – questions qui, selon les chercheurs de Dalhousie, pourraient constituer un cadre solide pour d’autres intéressés :

  • Comment les droits des personnes touchées par les décisions sont-ils respectés?
  • Les partenaires autochtones ont-ils la capacité et le financement nécessaires pour participer efficacement, dès le début du projet?
  • Quel est le rôle officiel de leadership des peuples autochtones dans le contexte des relations de nation à nation et entre les Inuits et la Couronne?
  • Existe-t-il des obstacles à la participation, comme le financement, la langue, le temps, les déplacements ou les compétences techniques? Les délais sont-ils raisonnables?
  • A-t-on cerné l’éventail complet des parties intéressées et touchées?
  • Comment la confiance est-elle établie et maintenue entre les membres, les partenaires et les intervenants?

Un exemple est celui de l’Administration portuaire Vancouver-Fraser qui a élaboré un nouveau système de collaboration avec Transports Canada, dans le cadre de l’Initiative sur les mouillages. Ce système permettra de gérer le trafic maritime et d’optimiser le flux de la chaîne d’approvisionnement dans cette région stratégique d’ici le 31 mars 2022, avec une sensibilisation active des groupes autochtones. Le plan s’efforcera de réduire les répercussions sociales négatives comme le bruit ambiant et la pollution lumineuse en réduisant l’utilisation des postes d’ancrage dans le sud de la Colombie-Britannique et en mettant en œuvre un code de conduite pour les navires au mouillage.

L’industrie, le secteur de l’éducation et le secteur caritatif jouent un rôle de premier plan

L’industrie du transport maritime a pris plusieurs initiatives au cours des 12 derniers mois pour s’engager activement dans la réconciliation. Plusieurs de ces mesures ont lieu au niveau opérationnel dans le cadre des programmes continus de responsabilité sociale des entreprises. Clear Seas a cerné un certain nombre de points saillants et de programmes élaborés par l’industrie. Ils fournissent un aperçu et ne sont en aucun cas exhaustifs.

La Nation Haisla travaille avec Seaspan et LNG Canada pour construire des remorqueurs d’escorte et portuaires

Bien que le projet ait été annoncé en 2019, HaiSea Marine – un partenariat de coentreprise entre la Première Nation Haisla et Seaspan ULC – continue de travailler sur un projet de 12 ans avec LNG Canada pour concevoir, construire et exploiter des remorqueurs d’escorte et portuaires nécessaires aux installations d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) à Kitimat, en Colombie-Britannique.

« HaiSea Marine est détenue majoritairement par les Haisla », déclare Crystal Smith, conseillère en chef de la Nation Haisla. « Notre accord avec Seaspan garantit que nos membres auront accès à des possibilités d’emploi, de formation et d’approvisionnement dans le cadre du contrat avec LNG Canada. La possibilité de travailler localement dans l’industrie maritime revêt une grande importance pour le peuple Haisla. »

En soutenant le projet, Peter Zebedee, PDG de LNG Canada, a déclaré : « Nous nous sommes engagés à contribuer à la réconciliation », ajoutant que « la Commission de vérité et réconciliation du Canada a clairement indiqué que la véritable réconciliation inclut la réconciliation économique : l’accès aux emplois, à la formation et à l’éducation, et l’assurance que les communautés autochtones obtiennent des avantages durables et à long terme d’actifs tels que les nôtres. »

Former une nouvelle génération de marins autochtones

Il est attendu que le processus de réconciliation s’étende sur plusieurs générations. Une pièce maîtresse de ce processus se déroule dans le domaine de l’éducation postsecondaire, y compris par l’élaboration de programmes de formation, comme exploré dans le blogue publié l’année dernière. L’une des plus importantes initiatives éducatives des Premières Nations dans l’industrie maritime a été mise en place en avril 2019, en partenariat avec deux établissements d’enseignement postsecondaire de la Colombie-Britannique – le Collège Camosun et l’Institut de technologie de la Colombie-Britannique (BCIT) – afin d’offrir un programme de certification amélioré de matelot de quart à la passerelle.

Grâce au soutien du gouvernement fédéral dans le cadre du Plan de protection des océans, le programme réduit les obstacles pour les individus qui sont sous-représentés dans les métiers afin de leur fournir les compétences nécessaires pour obtenir un emploi de premier échelon sur un navire commercial. Le programme comprend des cours comme une formation de matelot de quart à la passerelle, un cours d’opérateur de radiotéléphone à usage restreint ainsi qu’une formation de base sur la sécurité, les premiers secours en mer et les embarcations de sauvetage. Ce programme continue de produire des résultats impressionnants avec 43 diplômés autochtones sur un total de 84 en 2021. Sept de ces diplômés sont des femmes.

Sur la côte est du Canada, le programme Pathways to Shipbuilding a été créé il y a trois ans à Halifax, en Nouvelle-Écosse, afin d’inciter les étudiants autochtones à s’intéresser aux métiers de la construction navale. Il s’agit d’une coentreprise qui offre un encadrement et un enseignement en partenariat avec la communauté autochtone locale, le Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse (CCNÉ) et Irving Shipbuilding Inc. dans le but de mettre la réconciliation en action.

Le président du CCNÉ, Don Bureaux, a déclaré à la revue Maclean’s2: « [le programme] se prête bien au travail de la Commission de vérité et réconciliation. Au fond, cette terrible période de l’histoire du Canada a été causée par l’éducation. Maintenant, il incombe au secteur de l’éducation d’apporter une aide en guérissant et en se rassemblant dans la réconciliation. »

Le Centre d’amitié autochtone Mi’kmaw a aidé à sélectionner des candidats autochtones et le Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse a offert un diplôme de deux ans en fabrication métallique. Irving a fourni une formation en cours d’emploi et a embauché les diplômés qui ont réussi. S’adressant également à Maclean’s, la directrice générale du Centre d’amitié autochtone Mi’kmaw, Pam Glode-Desrochers, a déclaré : « Je parle de ce projet comme d’un véritable projet de vérité et de réconciliation. »

Douze étudiants ont maintenant obtenu leur diplôme et onze étaient enrollés à la fin de 2021.

Pathways to Shipbuilding.
Les diplômés du programme Pathways to Shipbuilding pour étudiants autochtones se sont vu offrir un emploi à temps plein au chantier naval de Halifax, où ils construisent et entretiennent la flotte de la Marine royale canadienne.
Source : Irving Shipbuilding

Formation professionnelle pour jeunes Autochtones en milieu urbain

De retour sur la côte ouest, à la mi-2021, Seaspan Shipyards a annoncé un investissement de 1,35 million de dollars visant à accroître les possibilités de formation et d’apprentissage pour les étudiants autochtones âgés de 19 à 30 ans désireux de faire carrière dans les métiers, notamment dans les secteurs maritime et de la construction navale, tous deux en pleine croissance.

L’investissement, d’une durée de trois ans, est réalisé dans l’Aboriginal Community Career Employment Services Society (ACCESS), une organisation sans but lucratif qui, depuis 1999, offre une éducation et une formation professionnelle aux jeunes Autochtones vivant en milieu urbain. Interviewée dans une vidéo de Seaspan, Lynn White, présidente et directrice générale de l’organisation, a déclaré : « Notre partenariat avec Seaspan nous a ouvert des possibilités. Il nous a vraiment donné l’occasion de recruter des gens à la fin du secondaire, de les mettre dans un métier et de leur donner un emploi qu’ils peuvent occuper, un emploi significatif qui peut changer leur vie. »

L’investissement de Seaspan soutiendra l’amélioration des compétences et la formation technique en soudage et en fabrication métallique par l’entremise d’un autre programme de métiers au BCIT. À compter de 2022, l’investissement contribuera aussi à la mise en place d’un programme d’échantillonnage de métiers visant à présenter aux élèves autochtones du secondaire de cinq districts de la région de Vancouver les possibilités de carrière dans les métiers. L’investissement soutiendra également un fonds annuel de bourses d’études de 25 000 $ pour les étudiants de Seaspan. Depuis 2016, Seaspan a fourni plus de 4,3 millions de dollars à l’organisation ACCESS dans le cadre de son engagement envers la Stratégie nationale de construction navale du Canada.

Aider les professionnels autochtones en milieu de carrière à créer des débouchés

Le projet Indigenous Career Pivot de la Supergrappe des océans du Canada a été lancé pour créer des placements de travail pour les professionnels autochtones en milieu de carrière qui souhaitent explorer des options de carrière dans l’économie océanique. Le projet, doté d’un budget de 1,2 million de dollars, soutient l’emploi des Autochtones dans les entreprises membres de la Supergrappe sur une période de 12 mois. « L’objectif du programme est de créer des débouchés pour les Autochtones qui pourraient être encadrés et encouragés dans ces rôles de manière à soutenir leurs objectifs de carrière », explique Ralph Eldridge, responsable autochtone de la Supergrappe.

« L’un des éléments essentiels du programme est la participation de toutes les entreprises et de leurs mentors, ainsi que des individus eux-mêmes, à une formation de trois jours sur la sensibilité culturelle et la réconciliation », explique M. Eldridge. Neuf étudiants sont inscrits au programme en 2021 et 17 pour 2022.

L’engagement envers les peuples autochtones et la réconciliation est un pilier essentiel des activités de la Supergrappe des océans du Canada. Dans le Toronto Star, Donna Augustine, une aînée de la Première Nation Elsipogtog, et Kendra MacDonald, présidente-directrice générale de la Supergrappe, affirment qu’il est important d’apporter ce que l’on appelle, d’un point de vue autochtone, une « vue d’aigle » au processus décisionnel – en tenant compte de l’effet que ces mesures auront sur les sept prochaines générations. À cette fin, la Supergrappe estime qu’une perspective autochtone est essentielle pour assurer la santé et la productivité des océans.

La réconciliation dans les ports du Canada

Les ports participent également à la réconciliation avec les peuples autochtones et sont tenus de travailler en étroite collaboration avec les Premières Nations, les Métis et les Inuits, puisqu’ils utilisent et développent leurs terres et leurs eaux traditionnelles.

En novembre 2021, la bande indienne Musqueam et l’Administration portuaire Vancouver Fraser ont signé une entente visant à assurer une relation forte et significative pour bâtir un futur mutuellement bénéfique basé sur le respect et la réconciliation. L’entente a été développée par les deux parties pour assurer qu’elles travailleront de pair pour préserver les droits des Musqueam, entre autres choses.

Le gouvernement de la Colombie-Britannique collabore avec les Premières Nations pour lutter contre les déchets dans l’océan

À la fin de 2020, le gouvernement de la Colombie-Britannique a annoncé un nouveau programme de réconciliation dans le cadre de son fonds de l’initiative Clean Coast, Clean Waters. L’objectif est de travailler avec un certain nombre d’organisations, y compris les nations autochtones côtières, en fournissant plus de 9,5 millions de dollars pour des projets visant à débarrasser les côtes de la Colombie-Britannique des débris marins et des navires abandonnés. Les projets permettront de créer des emplois et de soutenir les collectivités côtières qui se remettent du ralentissement économique causé par la COVID-19.

« Les programmes de nettoyage marin sont un élément essentiel de la réduction de la pollution dans ces écosystèmes sensibles et de la protection des poissons et des autres formes de vie marine, ainsi que des importantes sources de nourriture », a déclaré George Heyman, ministre de l’Environnement et de la Stratégie contre les changements climatiques. « Ces projets permettront de retirer des tonnes de débris, de créer de nouveaux emplois et de fournir un soutien indispensable aux gouvernements locaux, aux communautés autochtones et à d’autres groupes pour lutter contre la pollution marine. »

Le programme répond directement aux préoccupations soulevées par les gouvernements locaux et les particuliers, notamment les navires abandonnés, les bouées d’amarrage, la mousse de polystyrène, les débris d’aquaculture et les plastiques à usage unique. Ces ordures et débris ont été décrits comme « déchets coloniaux » par le responsable d’un groupe environnemental dans le blogue Conteneurs d’expédition par-dessus bord de Clear Seas.

L’initiative Great Bear de l’organisation Coastal First Nations a reçu 1,3 million de dollars pour planifier et mettre en œuvre des projets de nettoyage du littoral dans leurs communautés, repérer et classer par ordre de priorité les zones de collecte de nourriture à nettoyer et offrir des formations et des emplois aux membres de la communauté, notamment aux jeunes. Le projet s’est terminé à la mi-2021 et s’est soldé par un bilan de neuf collectivités participantes, 50 travailleurs rémunérés formés et 200 kilomètres de rivage inspectés et nettoyés.

La réconciliation en action : Le Partenariat de planification marine reçoit le premier Prix de la réconciliation de la Colombie-Britannique

En reconnaissance de la gestion marine et de l’importance qu’elle revêt pour les peuples autochtones, le Partenariat de planification marine (MaPP) a reçu le premier Prix de la réconciliation de la Colombie-Britannique en avril 2021. Ce prix récompense des individus, des groupes et des organisations qui ont fait preuve d’un leadership, d’une intégrité, d’un respect et d’un engagement exceptionnels pour faire avancer les objectifs de la Commission de vérité et réconciliation en Colombie-Britannique.

L’initiative MaPP est un partenariat entre la province de la Colombie-Britannique et 17 Premières Nations membres qui ont élaboré et mis en œuvre des plans d’utilisation du milieu marin pour la côte nord du Pacifique de la Colombie-Britannique. La région du MaPP est divisée en quatre sous-régions : Haida Gwaii, côte nord, côte centrale et île de Vancouver-Nord. L’initiative a utilisé les meilleures données scientifiques disponibles et les connaissances locales et traditionnelles pour élaborer quatre plans sous-régionaux et un cadre d’action régional.

Christine Smith-Martin, directrice générale de Coastal First Nations, a déclaré qu’elle était fière de soutenir les nations membres qui travaillent avec le MaPP à l’élaboration et à la mise en œuvre de plans d’utilisation du milieu marin. « Le partenariat unique entre nos communautés et la Colombie-Britannique est un exemple puissant de la réconciliation en action. » Les communautés partenaires du MaPP comprennent Wuikinuxv, Heiltsuk, Kitasoo/Xai’xais, Nuxalk, Gitga’at, Gitxaala, Metlakatla, Old Massett, Skidegate et le Conseil de la Nation Haïda.

Faire de la réconciliation un engagement personnel

Il semble qu’une nouvelle façon de travailler avec les peuples autochtones commence à s’étendre à des éléments de la gouvernance du transport maritime autres que le Plan de protection des océans du gouvernement fédéral. Le gouvernement, l’industrie, les administrations portuaires, les établissements d’enseignement et les organisations non gouvernementales font de grands progrès. Mais comme l’ont constaté les chercheurs de Dalhousie, pour faciliter la réconciliation à long terme, l’importance du processus doit être intériorisée par tout un chacun, quel que soit son lieu de travail. Comme l’a décrit une personne interrogée par les chercheurs, au lieu de « c’est ce que nous devons faire, ce qu’on nous a dit de faire », la réconciliation doit devenir une valeur personnelle, soit « la bonne chose à faire ». Chaque personne doit assumer la responsabilité personnelle de contribuer à la réconciliation, quel que soit le secteur ou le contexte. Dans tout ce que fait l’industrie du transport maritime, nous devons tous nous demander, à nous-mêmes et les uns aux autres, quel que soit le lieu où nous travaillons : « Que faites-vous pour la réconciliation?3 »

Références

1 Le savoir traditionnel autochtone constitue l’ensemble des connaissances propres aux communautés autochtones. Ce savoir est issu de leur héritage culturel, de leur mode de vie traditionnel et de la relation étroite qu’elles entretiennent avec l’environnement. Le savoir traditionnel autochtone inclut la connaissance profonde des activités traditionnelles de subsistance et de récolte des ressources, de même que des régions côtières sensibles du point de vue écologique et culturel.
2 Maclean’s. (2020). Making waves in modern shipbuilding.
3 Malcolm Saulis, aîné et professeur d’université, non publié

Publié | Modifié le