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L’emploi des personnes autochtones dans le secteur maritime 

lecture de 17 minutes
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Les peuples autochtones qui vivent sur les côtes du Canada sont des chefs de file en matière de gestion des ressources marines et souhaitent participer de manière significative à l’industrie maritime. Les employeurs sont confrontés à une pénurie de personnel dans l’ensemble du secteur; comment peuvent-ils créer des milieux de travail inclusifs pour attirer des personnes autochtones et maintenir cet effectif? 

L’industrie maritime est un élément essentiel de l’économie océanique du Canada, mais elle compte des milliers d’emplois non pourvus. Dans le présent article, nous examinons comment et pourquoi les candidats autochtones commencent à occuper ces postes. Les Autochtones apportent à l’industrie maritime un leadership dynamique et une solide gestion de l’environnement dont elle a grand besoin – et nous pouvons accélérer ce changement positif. 

Activité industrielle à l’inlet Burrard, territoire traditionnel de la Nation Tsleil-Waututh

Un début peu accueillant 

La sous-représentation des peuples autochtones dans l’industrie maritime commence à être reconnue comme un problème à résoudre. Plus que des emplois non pourvus ou des occasions manquées de nouer des relations avec les communautés autochtones, la sous-représentation des Autochtones dans le secteur maritime est une incapacité à tirer parti de la sagesse et du leadership générationnels qu’ils offrent en matière de gestion des ressources marines. L’intégration des peuples autochtones dans cette main-d’œuvre nécessite le repérage et l’élimination de certains obstacles. Mais il n’en a pas toujours été ainsi.  

Des dockers autochtones à Vancouver (crédit-photo)

Historiquement, les peuples autochtones ont joué un rôle essentiel dans la construction navale, la construction d’infrastructures et la manutention partout au Canada. Des milliers de travailleurs autochtones ont contribué à bâtir l’économie nord-américaine d’aujourd’hui, au prix de grands sacrifices pour eux-mêmes et pour leurs communautés. Dans les premiers temps de l’industrie, il y avait peu de qualifications officielles ou de possibilités d’avancement. Depuis lors, la participation des Autochtones à l’industrie maritime a diminué. Aujourd’hui, la réalité est la suivante : peu de possibilités s’offrent aux Autochtones – en dépit de leur héritage en tant que gardiens de la mer et des foyers qu’ils ont bâtis dans les communautés côtières – ainsi qu’un manque d’information et d’orientation. Pour ceux qui souhaitent s’engager dans ce domaine, la voie d’accès est semée d’embûches. 

Toutefois, le vent a commencé à tourner. Clear Seas a documenté les efforts déployés par l’industrie maritime pour s’engager sur la voie de la réconciliation. Les organisations tentent d’établir des relations avec les communautés autochtones. Des programmes de formation professionnelle financés par le gouvernement ont été mis en place pour les peuples autochtones. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à un secteur maritime véritablement inclusif et diversifié. 

Un projet pilote visant à élargir l’accès a permis de tirer de précieux enseignements 

En 2022, Clear Seas est passé à l’action en s’associant à la Supergrappe des océans du Canada (SOC), à l’Institut de technologie de la Colombie-Britannique (BCIT), au Collège de l’Atlantique Nord et à l’Aboriginal Career Center Employment Services Society (ACCESS) afin d’étendre la portée géographique du Programme Transition de carrière pour les Autochtones lancé par la SOC l’année précédente.

Cliquez ici pour en savoir plus sur les origines du Programme Transition de carrière pour les Autochtones. 

Le programme a été conçu dans le Canada atlantique dans le but de propulser les Autochtones en milieu de carrière dans le secteur maritime. À l’origine, les employeurs bénéficiaient de subventions salariales pour les inciter à embaucher des candidats autochtones. En élargissant le programme, Clear Seas a ajouté une formation financée pour les candidats, ainsi qu’un accompagnement et d’autres formes de soutien pendant qu’ils lançaient leur nouvelle carrière. Le programme s’est déroulé sur une période de 18 mois et 11 candidats de partout au pays ont été embauchés à divers postes, de matelot à chef de projet, dans des petites et grandes entreprises telles que BC Ferries, Seaspan Marine, SAAM Towage, Pisces Research Project Management, SmartIce et Indigrow.  

Diplômés du projet pilote Transition de carrière pour les Autochtones au BCIT 

Ce programme pilote a mis en lumière plusieurs questions. Tout d’abord, la formation doit atteindre les Autochtones non seulement dans les zones urbaines, mais aussi dans leurs communautés. Deuxièmement, l’objectif initial du programme – fournir des incitatifs financiers aux entreprises pour les encourager à embaucher des travailleurs autochtones – a mis en évidence l’importance des engagements des employeurs et a révélé la nécessité d’une compétence culturelle et d’un engagement en faveur de la réconciliation. Troisièmement, les parcours de carrière doivent être durables afin que les Autochtones puissent rester employés dans le secteur même après la fin des subventions. Enfin, une formation plus complète mettant l’accent sur le maintien de l’emploi, le perfectionnement professionnel et la création d’un bassin de talents qualifiés est nécessaire. Les Autochtones doivent être dotés des compétences et des connaissances dont ils ont besoin non seulement pour obtenir un emploi immédiat, mais aussi pour contribuer à la croissance à long terme de l’économie bleue, quel que soit l’endroit où ils se trouvent. 

À quoi ressemblerait un ensemble plus complet de ressources destinées à soutenir les Autochtones et leurs employeurs dans le secteur maritime?  

Un secteur en manque de personnel 

Tout d’abord, la formation doit atteindre les Autochtones non seulement dans les zones urbaines, mais aussi dans leurs communautés.

Les travailleurs qui font avancer l’industrie maritime canadienne ont des années d’expérience, mais cette main-d’œuvre vieillit rapidement et manque de diversité. Selon la Fondation des carrières maritimes canadiennes, 43 % des gens de mer au Canada devraient prendre leur retraite d’ici dix ans. En Colombie-Britannique, l’industrie maritime emploie 34 250 personnes. En Nouvelle-Écosse, les industries liées à la mer représentent 13,3 % de l’emploi total de la province. Au Québec, le secteur maritime soutient 12 300 emplois directs et 6 000 emplois indirects. Le Canada a besoin d’embaucher environ 19 000 gens de mer pour occuper des postes allant de capitaine à matelot de pont à bord des navires, et d’autres pour des postes critiques en amont et en aval de la chaîne d’approvisionnement, depuis les ports et terminaux jusqu’aux chantiers navals et aux ateliers de réparation. Des personnes autochtones pourraient occuper un grand nombre de ces nouveaux postes vacants, mais seulement si les bons programmes sont mis en place pour les recruter et les former. 

Nombre de communautés autochtones sont situées sur la côte, à proximité des zones d’activité industrielle. L’embauche de personnes issues de ces collectivités permettrait de renforcer les relations entre la communauté et l’industrie. Comme le souligne Janelle Caballero, directrice de la croissance de la main-d’œuvre des grappes à la Supergrappe des océans du Canada, « outre la collaboration, la création de communautés et la conservation des connaissances, les détenteurs de droits autochtones apportent une grande richesse d’innovation. L’idéation et la créativité qui découlent de leur base de systèmes de connaissances et de leur perspective unique conduisent à la création et à l’exécution de concepts qui sont fondamentalement différents de ce que l’on voit traditionnellement dans l’industrie. » [traduction]. L’embauche de personnes autochtones présente plus d’avantages que le simple fait de pourvoir des postes vacants.

La Commission de vérité et réconciliation du Canada a publié des appels à l’action. L’appel 92 demande aux entreprises de fournir un accès équitable aux emplois, à la formation et aux possibilités de formation. En réponse, de nombreuses organisations commencent à recruter des Autochtones dans leurs effectifs dans le cadre de leur stratégie de réconciliation. Il ne s’agit pas seulement d’une priorité, mais aussi d’une occasion d’être meilleur et de faire mieux dans un secteur qui a du mal à se diversifier. C’est l’occasion de tirer parti du leadership et de la sagesse générationnelle que les Autochtones peuvent offrir en matière de gérance marine.

Les employeurs ont aussi besoin de formation 

Deuxièmement, l’objectif initial du programme – fournir des incitatifs financiers aux entreprises pour les encourager à embaucher des travailleuses et travailleurs autochtones – a mis en évidence l’importance de l’engagement des employeurs et a révélé la nécessité d’une compétence culturelle et d’un engagement en faveur de la réconciliation. 

Conscientes des avantages que présente l’embauche de candidats autochtones, de nombreuses entreprises se demandent par où commencer. Il ne suffit pas de publier une offre d’emploi sur le tableau d’affichage le plus proche. Devenir un employeur accueillant pour les candidats autochtones est un parcours qui commence par de bonnes intentions et qui exige un travail acharné et une formation de la part de l’employeur.  

Les contacts avec les employeurs de l’industrie maritime révèlent des degrés variables de compétence et de sensibilisation culturelles. Si certains ont une bonne compréhension et cherchent activement à intégrer les candidats autochtones et leurs points de vue, d’autres peuvent ne pas comprendre les avantages et l’importance de l’embauche de personnes autochtones. Pour devenir un employeur compétent sur le plan culturel, il faut s’engager de manière globale dans la transformation – un cheminement continu qui nécessite des efforts considérables, une éducation et une formation continue en matière de compétences culturelles. Les organisations se trouveront à différents stades de leur parcours de réconciliation – il s’agit d’un continuum. 

La bonne nouvelle, c’est que la formation spécialisée permettant de cultiver un espace de travail culturellement sûr et inclusif pour les personnes autochtones devient de plus en plus accessible. Une formation initiale permettant de comprendre l’histoire autochtone au Canada est un début, mais les employeurs doivent s’engager à aller plus loin. Une bonne connaissance des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada et de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) aide les employeurs à mettre en œuvre ces cadres pour soutenir la réconciliation et les communautés autochtones. Il ne s’agit pas seulement de pratiques d’embauche; leurs actions influencent la socio-économie, la culture et l’environnement naturel des Autochtones. Les employeurs qui comprennent les peuples autochtones et encourage leur participation active font preuve d’un véritable engagement en faveur de la réconciliation en écoutant les voix autochtones, en respectant leurs droits et en favorisant des milieux de travail inclusifs qui reconnaissent les diverses cultures.   

Les subventions salariales reconnaissent l’investissement des employeurs 

L’inclusion de subventions salariales dans un programme de diversité ou d’inclusion peut être controversée. Les critiques disent que les subventions encouragent un cycle d’embauche à court terme à des postes de débutants. D’autres affirment qu’il s’agit d’une nouvelle aumône. Les subventions salariales peuvent-elles donc être utiles?  

L’investissement des employeurs dans la diversité et l’inclusion peut s’avérer important. La formation du personnel à la compétence culturelle peut coûter des milliers de dollars. Accorder des congés aux employés autochtones pour qu’ils poursuivent leur formation et leur perfectionnement, c’est du temps qui n’est pas consacré au travail de base. Le temps et les efforts consacrés à la création d’une culture inclusive doivent être récompensés, et l’octroi d’une subvention salariale à l’embauche d’employés autochtones peut reconnaître cet investissement de la part des organisations. Dans le cas des petites et moyennes entreprises (PME), ce problème est encore plus aigu, car le temps et les ressources sont souvent limités.  

Les subventions salariales sont également un moyen pour les employeurs de compléter les salaires des employés autochtones nouvellement embauchés. Au départ, les candidats autochtones peuvent ne pas avoir les certificats officiels requis pour obtenir des salaires plus élevés. De nombreuses régions côtières du Canada sont éloignées, avec un coût de la vie élevé et peu d’autres options. Ces salaires plus élevés reflètent les revenus nécessaires pour rester à flot. Les employeurs peuvent donc utiliser les subventions salariales pour offrir un salaire équitable aux candidats autochtones pendant qu’ils tentent d’acquérir la formation et les qualifications que leurs collègues possèdent déjà. 

Il est toutefois essentiel d’éviter l’écueil courant d’un cycle d’emploi de débutant à court terme une fois les subventions terminées. Les programmes de subventions doivent mettre l’accent sur la création d’emplois durables et à long terme, et vérifier que les employeurs s’acquittent de leur tâche. De cette manière, les subventions salariales peuvent être l’un des éléments permettant d’établir un secteur maritime plus inclusif et plus solidaire, qui est bénéfique à la fois pour les employeurs et les employés autochtones. 

Le personnel autochtone a besoin d’un soutien continu pour réussir 

Troisièmement, les parcours de carrière doivent être durables afin que les personnes Autochtones puissent rester à l’emploi dans le secteur même après la fin des subventions.  

Notre projet pilote a permis de tirer de nombreux enseignements. Le plus important est de reconnaître que le premier emploi peut être la porte d’entrée d’une carrière à vie dans le secteur maritime. Nous avons découvert que l’apport d’un soutien holistique et d’un accompagnement professionnel aux candidats autochtones est essentiel à cette trajectoire. Les programmes de mentorat et les réseaux de soutien peuvent servir de guides pratiques et de points d’ancrage émotionnels et aider les candidats à naviguer dans les complexités de l’industrie.  

Le placement ne doit pas être l’objectif final. En offrant aux Autochtones des possibilités de perfectionnement et l’obtention de microcertifications, on améliore leurs qualifications et, en bout de piste, leur potentiel de revenus. Cette approche proactive permet non seulement d’accéder à des postes mieux rémunérés et de bénéficier d’un soutien continu pour l’avancement de leur carrière, mais aussi de créer un secteur maritime durable et ouvert à tous. 

Renforcer les capacités des fournisseurs de services de formation pour des débouchés inclusifs liés au secteur maritime 

Enfin, une formation plus complète mettant l’accent sur le maintien de l’emploi, le perfectionnement professionnel et la création d’un bassin de talents qualifiés est nécessaire. Les Autochtones doivent être dotés des compétences et des connaissances dont ils ont besoin non seulement pour obtenir un emploi immédiat, mais aussi pour contribuer à la croissance à long terme de l’économie bleue, quel que soit l’endroit où ils se trouvent. 

Qikiqtarjuaq, Broughton Island, Nunavut, Canada

Un aspect clé des parcours de carrière durables est une formation complète visant à constituer un bassin de talents qualifiés dont le secteur maritime a besoin pour combler les postes vacants et répondre aux exigences d’une économie bleue en pleine expansion.  

Au Canada, des établissements de formation maritime respectés comme le Western Arctic Marine Training Centre dans les Territoires du Nord-Ouest, le Collège de l’Atlantique Nord et l’Institut maritime à Terre-Neuve, l’Institut maritime du Québec (IMQ) au Québec, le Georgian College en Ontario, ainsi que l’Institut de technologie de la Colombie-Britannique (BCIT), le North Island College, le Western Maritime Institute et le Camosun College en Colombie-Britannique attirent des apprenants qui souhaitent suivre des cours liés au secteur maritime. Ces programmes nécessitent un apprentissage intensif en classe dans les centres urbains. Les frais de scolarité et de déplacement et les coûts en temps peuvent rendre les cours maritimes inaccessibles aux Autochtones, en particulier à ceux qui vivent dans des communautés éloignées.  

Julia Fields, directrice exécutive de la Fondation des carrières maritimes canadiennes, souligne les défis liés à un changement de l’approche actuelle : « Les membres du secteur de la formation maritime cherchent à offrir des programmes de formation améliorés avec des options telles que l’apprentissage asynchrone, la formation mobile et la formation en réalité virtuelle. De nombreux changements apportés au programme ou aux méthodes de formation nécessiteront l’approbation de Transports Canada, ainsi que des investissements des gouvernements fédéral et provinciaux et une collaboration avec les employeurs du secteur maritime. » [traduction]. 

L’avenir de la formation maritime doit s’attaquer aux obstacles historiques qui ont limité l’accès des populations autochtones à ces programmes. Dans la prochaine itération de notre programme, nous visons à promouvoir et à élaborer des programmes de formation spécialisés conçus pour les personnes autochtones et leurs collectivités, ainsi que les compétences essentielles requises pour un emploi à long terme dans l’industrie maritime.  

Notre programme pilote a permis de placer huit (8) candidats autochtones au sein de la main-d’œuvre maritime en 2022, après une formation dans le cadre du programme amélioré de matelot de quart (AMQ) (Bridge Watch-E ou BWR-E) du BCIT. Cette expérience nous a permis de découvrir les défis et les coûts auxquels les Autochtones sont confrontés lorsqu’ils se déplacent vers des centres urbains pour suivre une formation. Non seulement ces personnes sont séparées de leur famille et de leur communauté pendant un certain temps, mais elles viennent de régions éloignées et se heurtent à des obstacles bureaucratiques tels que des processus administratifs complexes, des certificats médicaux, des conditions d’obtention du diplôme d’études secondaires et d’autres prérequis qui peuvent ne pas être disponibles – facilement ou pas du tout – dans leur communauté d’origine.  

Réfléchissant au succès du programme mixte amélioré de matelot de quart (AMQ) du BCIT, Debbie Power, coordonnatrice du programme, souligne l’incidence de ce dernier sur les étudiants autochtones en expliquant que « l’apprentissage mixte offre la possibilité d’offrir l’apprentissage aux communautés autochtones éloignées, qu’il s’agisse de suivre un programme ou de remplir des conditions préalables » [traduction]. Elle a également remarqué un défi dans cette approche : « Il faut davantage de collaboration pour s’assurer que toutes les communautés disposent d’un accès égal à une connexion Internet stable et abordable » [traduction]. La combinaison de l’apprentissage en ligne pendant la première moitié du programme et de l’apprentissage sur le campus a permis de réduire les coûts et d’atténuer les inquiétudes à l’arrivée sur le campus, car les participants avaient noué des relations avec leurs condisciples en ligne. Bien qu’il soit avantageux de réduire au minimum les déplacements des familles et de promouvoir la familiarisation avec les technologies, des défis persistent, tels que l’accessibilité d’Internet dans les zones rurales.  

En réponse à ces défis, le programme de Clear Seas vise à offrir la formation spécialisée directement dans les communautés autochtones éloignées. Cette approche permettra d’éliminer les coûts liés au déménagement et de simplifier les procédures administratives pour les communautés. Une plus grande collaboration est nécessaire pour permettre l’accès aux fournisseurs de soins de santé pour les certificats médicaux, ainsi que des parcours éducatifs flexibles pour permettre l’entrée dans ces programmes de formation maritime sans les diplômes d’études secondaires traditionnels. Ces initiatives nécessitent un effort concerté de la part de l’industrie pour créer des voies d’accès plus accessibles et favoriseront une plus grande inclusion des Autochtones à la recherche de débouchés dans le secteur maritime.

Sensibilisation et publicité pour créer une prise de conscience et une demande 

Les initiatives de sensibilisation et de publicité peuvent faire beaucoup pour attirer les Autochtones vers l’industrie maritime au Canada. Le premier défi consiste à sensibiliser la population en faisant connaître ces possibilités. Bon nombre de gens ne s’inscrivent pas à des programmes de formation maritime simplement parce qu’elles n’en connaissent pas l’existence. Souvent, les offres d’emploi en ligne pour des postes liés au secteur maritime ne donnent pas suffisamment d’informations sur les exigences requises en matière d’études pour réussir dans l’industrie. Les efforts de recrutement peuvent négliger ou exclure involontairement des groupes tels que les jeunes, les femmes et les Autochtones en ne repérant pas les voies d’accès accessibles ou en ne soulignant pas les débouchés de carrière à long terme.  

Plus important encore, les efforts de sensibilisation doivent intégrer la sensibilité culturelle et l’inclusion en mobilisant les communautés autochtones de manière respectueuse, en reconnaissant leurs cultures, leurs traditions et leurs valeurs distinctes. Pour combler cette lacune, Clear Seas travaillera avec les partenaires du programme pour organiser des ateliers sur les carrières maritimes et se rapprocher des communautés afin de présenter les diverses possibilités offertes par le secteur. 

L’engagement et la collaboration sont essentiels 

L’industrie maritime au Canada doit changer pour favoriser une participation significative des Autochtones. Malgré des milliers de postes vacants, les Autochtones tardent à entrer dans le secteur. La croissance de ce dernier, qui s’est faite historiquement sans consultation ni participation significative des Autochtones, a eu des répercussions négatives sur les terres et les eaux autochtones. Le redressement de ces torts est un acte de réconciliation qui exige la reconnaissance des obstacles passés et présents, ainsi que des efforts pour les faire tomber.  

En donnant accès à la formation maritime et aux possibilités de carrière dans les communautés éloignées, nous pouvons commencer à remédier aux injustices du passé. La création de parcours éducatifs flexibles constitue une étape proactive vers un environnement où la participation autochtone est valorisée, soutenue et intégrée pour la croissance durable de l’industrie. Les employeurs doivent suivre une formation sur les compétences culturelles afin de créer des milieux de travail inclusifs. Enfin, la présentation des perspectives de carrière à long terme et la mise en place d’un programme de sensibilisation culturellement pertinent à l’intention des personnes et des communautés autochtones sont des étapes essentielles vers la création d’un secteur maritime plus diversifié et plus inclusif. La collaboration et l’engagement des employeurs et des établissements d’enseignement sont essentiels pour atteindre ces objectifs. 

À Clear Seas, nous cherchons à être le pont qui relie les employeurs, les établissements d’enseignement et les candidats autochtones. La collaboration est essentielle au moment où nous lançons la prochaine itération de notre programme d’emploi autochtone. Nous voulons étendre et renforcer notre réseau, en invitant tous ceux qui partagent notre vision à participer et à contribuer activement. La participation de tous les acteurs du secteur maritime est nécessaire pour faire avancer la réconciliation, ouvrir les portes à une plus grande collaboration et favoriser un changement significatif au sein de l’industrie maritime.  

Joignez-vous à nous dans nos efforts pour créer des milieux de travail diversifiés et des voies d’accès inclusives pour permettre aux peuples et aux collectivités autochtones de rejoindre le secteur maritime. 

Pour plus de renseignements : 

Site Web

Personne-ressource : 

Stephanie Hurlburt
Responsable de programmes autochtones 
stephanie.hurlburt@clearseas.org 
778.730.1369 

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