Espèces envahissantes et transport maritime
Les navires commerciaux, qui naviguent les eaux du monde d’un port à l’autre, transportent jusqu’à 90 % de nos marchandises et denrées essentielles et peuvent, malgré eux, transporter plus que la cargaison prévue.
Sans des mesures préventives, les navires peuvent transporter et introduire des espèces étrangères dans de nouveaux environnements marins où, en l’absence de prédateurs naturels, ces espèces dites envahissantes peuvent menacer les écosystèmes locaux et nuire à l’environnement, à l’économie et à la santé humaine.
Ce site, créé par le Centre pour le transport maritime responsable Clear Seas, présente de l’information impartiale sur le sujet des espèces envahissantes dans les eaux canadiennes. Notamment, comment elles se déplacent, les menaces qu’elles posent et la manière dont elles peuvent être neutralisées.
Les Espèces envahissantes dans les eaux canadiennes
Le Canada est une nation maritime. Chaque jour, des navires commerciaux de partout à travers le monde sillonnent ses eaux côtières, ses fleuves et ses lacs, transportant ses importations et exportations. Chacun de ces navires peut potentiellement causer des dommages s’il transfert, par accident, des espèces nuisibles d’un endroit à l’autre.
À l’heure actuelle, la propagation des espèces envahissantes est considérée comme la deuxième principale menace pour la diversité naturelle dans les milieux aquatiques après la destruction des habitats. Les sommes engagées pour réparer les dommages causés par les espèces envahissantes et gérer leurs impacts sont importantes et ne cessent d’augmenter. Il est difficile d’estimer les dommages financiers causés par les espèces envahissantes à l’échelle mondiale, mais une étude a conclu que les poissons envahissants ont eu des « impacts écologiques et économiques pernicieux sur les écosystèmes aquatiques et terrestres ». Une base de données répertoriant les coûts connus jusqu’en 2017 indique des frais mondiaux de 1,28 milliard de dollars américains pour toutes les espèces terrestres et aquatiques envahissantes signalées, avec des coûts d’au moins 580 millions de dollars par an pour le Canada pour ce qui est des espèces aquatiques envahissantes seulement.
Comme la circulation des navires dans les eaux canadiennes ne cesse d’augmenter – en particulier dans des zones vulnérables comme l’Arctique – il existe un besoin croissant de comprendre et de prévenir les effets potentiellement dévastateurs des espèces envahissantes et de limiter leur introduction et leur propagation.
En savoir plus: l’approche de gestion des espèces aquatiques envahissantes du gouvernement du Canada
- D’où viennent donc ces espèces envahissantes?
- Comment aboutissent-elles dans les eaux canadiennes?
- Pourquoi causent-elles autant de dommages et quelles sont les actions prises pour freiner leur propagation et limiter leurs effets négatifs?
Qu’est-ce qui rend une espèce « envahissante »?
Depuis longtemps, les espèces utilisent les océans et les cours d’eau du monde pour se déplacer d’une région à l’autre. Auparavant, ces mouvements étaient relativement lents et rares, et principalement provoqués par des éléments naturels comme les courants et les vents ou par des baleines ou des bûches qui servaient de moyen de transport.
L’explosion des activités humaines sur les mers – dont le transport maritime commercial – a multiplié les possibilités pour les espèces de se réfugier sur la coque ou à l’intérieur des navires et de voyager d’un écosystème à un autre.
Quand des espèces – que ce soit un animal, une plante ou un microorganisme – arrivent dans un nouvel habitat aquatique, plusieurs scénarios et conséquences peuvent survenir:
- Elles peuvent trouver hostile le nouvel environnement et s’éteindre;
- Elles peuvent survivre en petit nombre avec peu ou aucune incidence;
- Elles peuvent prospérer dans le nouveau milieu et leur population peut augmenter et devenir dominante, entraînant des incidences négatives sur le nouvel environnement.
En savoir plus: comment reconnaître une espèce aquatique envahissante
Lorsqu’une nouvelle espèce prospère et commence à transformer l’environnement marin ou à l’endommager, elle est désignée comme étant envahissante. Une fois établie dans un nouveau milieu au Canada ou ailleurs, une espèce envahissante peut nuire à l’écologie, à l’économie et au bien-être humain de plusieurs façons. Elle peut notamment:
- Réduire la biodiversité et menacer les espèces existantes en introduisant des maladies, en s’alimentant de ces espèces ou de leurs sources de nourriture, ou en s’appropriant leur habitat;
- Dégrader la qualité de l’eau et des habitats;
- Endommager les infrastructures comme les quais et les systèmes d’alimentation électrique, d’eau et de navigation;
- Éroder les littoraux;
- Réduire la valeur des propriétés riveraines;
- Entraver les loisirs aquatiques et les activités touristiques;
- Réduire la productivité des pêches et de l’aquaculture;
- Nuire aux cultures autochtones et à leurs sources traditionnelles de nourriture;
- Mener à des restrictions commerciales.
L’incidence des espèces envahissantes à l’échelle mondiale
Plus de 80 % des écorégions mondiales ont subi les effets d’au moins une espèce envahissante nocive, alors que certaines régions ont subi les effets de plusieurs espèces.
Nombre d’espèces envahissantes nocives connues:
COMMENT SE PRODUIT L’INVASION D’UNE ESPÈCE?
Les espèces envahissantes peuvent pénétrer dans de nouveaux environnements aquatiques de plusieurs manières, y compris par :
- Dispersion naturelle par les courants et les mouvements de l’eau
- Mise en liberté accidentelle ou volontaire par les humains d’espèces vivantes (appâts, animaux domestiques) dans l’environnement marin
- Construction de canaux et de structures de déviation de cours d’eau
- Navigation de plaisance
- Transport maritime commercial
Le transport maritime commercial est considéré comme la plus grande source de nouvelles invasions d’espèces envahissantes à l’échelle mondiale.
Les navires peuvent transporter des espèces de port en port par deux voies principales :
L’eau de ballast :
L’eau de ballast est de l’eau puisée de l’environnement dans lequel se trouve le navire et qui est entreposée dans des réservoirs spécialisés. L’eau de ballast joue un rôle critique dans le maintien du poids et de la stabilité du navire lors des opérations de chargement et de déchargement de cargaison de même que durant le voyage. Les espèces aquatiques peuvent être aspirées dans l’eau de ballast lorsque cette dernière est pompée dans les réservoirs et relâchées dans un nouvel environnement lorsque le navire doit décharger pour prendre une cargaison dans un nouveau port.
L’encrassement biologique :
Des organismes vivants tels que des algues, des microbes, des moules et des pouces-pieds, peuvent s’attacher à la coque des navires dans un processus appelé « salissure de la coque » ou « biosalissure ». Les espèces qui s’attachent à la coque des navires peuvent être transportées sur de longues distances et se détacher et se reproduire dans un nouvel environnement. Outre les surfaces plates de la coque, les organismes marins peuvent aussi s’attacher et s’agglomérer sur les propulseurs d’étraves, les gouvernails, les hélices, les points d’admission d’eau et les caissons de prise d’eau (des cavités protégées couvertes de grilles et exposées à un flot constant d’eau de mer).
De nombreuses espèces aquatiques ont été transportées autour du monde par la décharge des eaux de ballast et par l’encrassement biologique. Ces deux voies d’introduction jouent un rôle important (sans toutefois être les seules par lesquelles les espèces envahissantes peuvent se déplacer), mais certaines espèces et régions semblent subir plus d’invasions par une voie que par l’autre.
Espèces envahissantes courantes dans les eaux canadiennes
Toutes les côtes et les voies maritimes du Canada ont été touchées par des espèces envahissantes introduites par des navires. Jusqu’à présent, les effets les mieux connus sont observés dans les Grands Lacs. Un rapport de 2019 évaluant la santé écosystémique des Grands Lacs l’a qualifiée de mauvaise et en détérioration sur le plan des espèces envahissantes.
Environ 30 % des 185 espèces aquatiques envahissantes estimées s’être établies dans les Grands Lacs auraient été transportées dans l’eau de ballast des navires., Ces espèces ont et continuent de causer d’importants dommages économiques et écologiques à la région.
En savoir plus: base de données sur le coût économique des invasions biologiques dans le monde
Les côtes de l’Atlantique et du Pacifique ont également souffert des espèces envahissantes, qui ont entraîné des dommages pour les communautés côtières et autochtones de ces régions, en particulier dans les secteurs de la pêche et de l’aquaculture.
En raison des températures plus élevées et de la fonte des glaces, des couloirs de navigation s’ouvrent maintenant dans l’Arctique canadien, augmentant ainsi le risque que des espèces provenant de climats plus chauds soient transportées et introduites dans cette région éloignée et vulnérable, et causent des dommages.
La carte ci-dessous illustre l’incidence des espèces aquatiques envahissantes sur les écosystèmes et l’économie du Canada, à l’aide d’exemples d’espèces préoccupantes dans différentes
régions.
Espèces envahissantes dans les eaux canadiennes
Plus d’information au sujet d’importantes espèces envahissantes trouvées dans les eaux canadiennes, dont les effets sont ressentis dans les écosystèmes et les économies de ces régions.
La Réduction des invasions d’espèces causées par le transport maritime
Les propriétaires et les exploitants de navires adoptent certaines mesures pour réduire la probabilité de transfert d’espèces envahissantes par les eaux de ballast ou l’encrassement biologique. Ces mesures sont soit exigées par la réglementation, soit inspirées par les directives du Canada et d’autres pays.
La Convention internationale pour le contrôle et la gestion des eaux de ballast et sédiments des navires a été établie par l’Organisation maritime internationale (OMI) en 2004 et est entrée en vigueur en 2017.
Au Canada, des mesures réglementaires – connues sous le nom de Règlement sur le contrôle et la gestion de l’eau de ballast – ont été adoptées en 2006 en vertu de la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada afin de limiter la propagation des espèces envahissantes. En 2021, le Canada a adopté son nouveau Règlement sur l’eau de ballast, remplaçant la réglementation antérieure, dans le but d’imposer des exigences plus strictes aux navires et d’accroître la compatibilité entre les régimes canadien et américain concernant l’eau de ballast.
Prévenir le transfert d’espèces envahissantes par l’eau de ballast
Les propriétaires et les exploitants de navires sont tenus de prévenir le transfert d’espèces envahissantes en effectuant le traitement ou l’échange de l’eau de ballast :
Traitement
L’eau de ballast peut subir des traitements mécaniques, physiques, chimiques ou biologiques (notamment par l’utilisation de filtres, de produits chimiques, de rayons ultraviolets, de l’électrolyse ou d’ultrasons), à bord du navire ou à terre, pour détruire ou rendre inerte tout organisme contenu dans l’eau de ballast.
Échange
Le navire peut procéder à un échange de l’eau de ballast en remplaçant l’eau côtière ou l’eau douce par de l’eau prise en pleine mer durant le voyage afin de limiter le transfert d’espèces d’un écosystème côtier à un autre.
La réglementation en la matière s’applique aux navires canadiens partout dans le monde et aux navires étrangers circulant en eaux canadiennes qui peuvent transporter de l’eau de ballast. En vertu de cette réglementation, les exploitants de navires doivent :
- Élaborer et mettre en place un plan de gestion des eaux de ballast;
- Obtenir un certificat attestant que leur plan de gestion des eaux de ballast satisfait aux exigences de la Convention;
- Conserver des copies de la réglementation sur les eaux de ballast et se soumettre à des inspections visant à confirmer leur respect;
- Se conformer, d’ici 2024 (ou 2030 pour certains navires opérant dans les eaux canadiennes ou les Grands Lacs seulement), à une norme de rendement visant à limiter le nombre d’organismes rejetés dans l’eau (règle D-2 de la Convention).
Jusqu’ici, les dispositions pour la gestion de l’eau de ballast se sont avérées efficaces. Depuis leur adoption en 2006, aucune nouvelle invasion d’espèce aquatique par les eaux de ballast n’a été rapportée dans les Grands Lacs. Les mesures de traitement de l’eau exigées par le nouveau Règlement sur l’eau de ballast contribueront à prévenir la propagation des espèces envahissantes au Canada ainsi que le transfert d’espèces du Canada vers d’autres régions, protégeant ainsi la biodiversité mondiale.
Prévenir le transfert d’espèces envahissantes par l’encrassement biologique
Les propriétaires et les exploitants de navires appliquent des méthodes novatrices pour prévenir le transport des espèces envahissantes par l’encrassement biologique.
Revêtements antisalissures pour les coques
L’application de peinture non salissante ou d’autre forme de revêtement non toxique aux surfaces immergées des navires constitue le principal moyen de freiner la croissance d’organismes marins sur ces surfaces. Avant l’adoption de la Convention internationale sur le contrôle des systèmes antisalissures nuisibles sur les navires, entrée en vigueur en 2008, ces types de revêtements contenaient des composants toxiques qui dégageaient des métaux lourds dans l’océan.
Matériaux résistants à l’encrassement biologique
Les matériaux pour les tuyaux et autres éléments non peints sont conçus pour résister à la salissure.
Systèmes de prévention de la croissance d’organismes marins
Dans des endroits internes ou des niches comme des caissons de prise d’eau et des systèmes de refroidissement de l’eau de mer, la vie marine ne peut s’établir en raison de l’utilisation d’électrolyse par des anodes de cuivre, d’aluminium et de fer.
Nettoyages réguliers de la coque
Retirer les organismes marins de la coque peut se faire lorsque le navire est dans l’eau (à quai ou en route) ou hors de l’eau (en cale sèche). La fréquence requise de nettoyage dépend de la vitesse de prolifération de la vie marine, qui varie selon la vitesse de déplacement, le temps passé au mouillage ou au port et la température et la salinité de l’eau où circule le navire.
Des nettoyages plus fréquents maximisent le rendement énergétique du navire et signifient que ce dernier est moins susceptible de transporter des espèces d’un port à l’autre. Les progrès de la technologie robotique favorisent le développement de systèmes de nettoyage et de saisie dans l’eau par lesquels la saleté biologique est éliminée du navire par un robot et pompée à la surface pour être traitée afin de prévenir les dommages environnementaux et le transfert d’espèces envahissantes. Cette pratique émergente est soutenue par l’élaboration des Lignes directrices volontaires pour les autorités compétentes sur le nettoyage de bâtiments en milieu aquatique, qui a débuté en 2021.
Malgré qu’il n’existe pas, à l’heure actuelle, de règlement canadien ayant trait à l’encrassement biologique, le Canada reconnaît qu’il s’agit là d’une voie importante d’introduction et de transfert d’espèces aquatiques envahissantes et s’efforce de prévenir et d’atténuer les risques qu’il pose.
Mondialement, l’Organisation maritime internationale (OMI) recommande, mais n’exige pas encore des pratiques de gestion pour surveiller l’encrassement biologique.
Initiatives en cours
Il existe, au Canada et internationalement, plusieurs initiatives qui contribuent à réduire le risque d’introduction et de transfert d’espèces envahissantes par les activités de transport maritime.
- La Central Coast Indigenous Resource Alliance, qui réunit quatre Premières Nations (Heiltsuk, Kitasoo Xai'xais, Nuxalk et Wuikinuxv), a conclu un partenariat avec la province de la Colombie-Britannique afin de lancer le plan marin du MaPP pour la côte centrale de la Colombie-Britannique, basé sur une réponse coordonnée envers trois espèces aquatiques envahissantes : le crabe européen, l’ascidie plissée et les bryozoaires.
- Dix individus (gardiens côtiers et autres employés de terrain) des quatre Nations surveillent ces envahisseurs aquatiques et recueillent des données de base sur leur présence, leur abondance et les dommages qu’ils causent aux écosystèmes. Les liens millénaires des quatre Nations avec ces écosystèmes constituent une partie intégrante de ce travail.
- En 2012, le port de Prince Rupert a conclu un partenariat avec le programme d’écologie côtière appliquée du Coast Mountain College et le programme Plate Watch de l’Invasive Tunicate Network en vue d’entreprendre un des premiers programmes de surveillance des espèces aquatiques envahissantes sur la côte canadienne du Pacifique.
- Ce programme surveille la présence du crabe européen, de l’ascidie plissée et des espèces de bryozoaires. Les participants au programme compilent et rapportent les résultats à un groupe d’experts, contribuant ainsi à un système de détection précoce des espèces envahissantes. Jusqu’à présent, aucune espèce envahissante n’a été détectée dans le havre de Prince Rupert, bien que quelques-unes aient été trouvées dans la zone plus étendue de la côte nord de la Colombie-Britannique.
- Le programme de certification environnementale de l’Alliance verte comprend des indicateurs de rendement qui encouragent l’adoption, par les propriétaires de navires canadiens et internationaux, de pratiques exemplaires pour prévenir l’introduction d’espèces envahissantes, notamment par la tenue d’une liste d’inventaire annuelle concernant l’eau de ballast et par la participation à la recherche et au développement de nouveaux systèmes de traitement de l’eau de ballast. Ces indicateurs recommandent également que les propriétaires de navires effectuent des essais ou installent des systèmes de traitement de l’eau de ballast et appliquent des mesures de lutte contre l’encrassement biologique.
- Lancé en 2017, ce projet rassemble le Fonds pour l’environnement mondial, le Programme des Nations Unies pour le développement, l’Organisation maritime internationale (OMI) et d’autres partenaires, dont Transports Canada, dans le but de renforcer les capacités des pays émergents à appliquer les directives de l’OMI concernant l’encrassement biologique.
- Les pays participants collaborent pour élaborer des réformes de nature légale, politique et institutionnelle pour s’attaquer aux dossiers d’encrassement biologique dans leurs régions.
- Le ministère des industries primaires de la Nouvelle-Zélande a été le premier au monde à adopter des normes nationales ayant trait à l’encrassement biologique pour tous les navires qui arrivent dans les eaux territoriales de ce pays depuis le mois de mai 2018.
- La norme de gestion des risques liés aux bateaux en matière d’encrassement biologique exige que tous les navires qui arrivent en Nouvelle-Zélande aient une coque propre. La norme s’applique à tout navire au mouillage, à quai ou qui sera débarqué en Nouvelle-Zélande après un voyage commençant en dehors des eaux territoriales du pays.
- De nouvelles mises à jour du programme ont pris effet en date du 1er janvier 2022 afin de répondre aux exigences en matière de déclaration concernant les navires et l’eau de ballast dans les eaux californiennes. Le plan de gestion de l’encrassement biologique et les programmes relatifs aux espèces envahissantes de cet État sont considérés comme plus stricts que les règlements des États-Unis et de l’Organisation maritime internationale.
À propos de Clear Seas
Le Centre pour le transport maritime responsable Clear Seas est un centre de recherche indépendant à but non lucratif dont le mandat est d’appuyer le transport maritime sécuritaire et durable au Canada.
Clear Seas a été établi en 2015 à la suite de discussions exhaustives avec le gouvernement, l’industrie, les organismes de préservation de l’environnement, les populations autochtones et les collectivités côtières, qui ont révélé un besoin pour de l’information objective au sujet de l’industrie du transport maritime au Canada. Pour en savoir plus sur les travaux, l’équipe et les bailleurs de fonds de l’organisation, cliquez ici.
Sources et citations
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- Cette carte n’illustre pas toute l’étendue de l’aire de distribution géographique des espèces citées en exemple et ne montre pas toutes les espèces envahissantes préoccupantes dans les eaux canadiennes.
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L’eau de ballast
La plupart des navires sont équipés de réservoirs de ballast de capacités diverses. La quantité typique d’eau de ballast transportée est d’environ 25 à 30 % du tonnage de port en lourd (TPL).
Par exemple, un vraquier Seawaymax de 28 500 TPL (capable de passer par les écluses de la Voie maritime du Saint-Laurent) peut contenir jusqu’à 24 millions de litres d’eau dans ses réservoirs de ballast – soit la quantité d’eau nécessaire pour remplir près de dix piscines olympiques.
Il est difficile de prédire quels organismes survivront à un séjour à l’intérieur d’un réservoir d’eau de ballast. Les plus gros peuvent survivre en mangeant les plus petits; les plus petits survivent en adoptant un état de dormance pour résister aux conditions hostiles et retourner à une forme active quand les conditions s’améliorent.
L’encrassement biologique
Une fois qu’une surface, comme la coque d’un navire, pénètre dans l’eau, elle est rapidement colonisée par une gamme d’espèces. Outre le transport d’espèces envahissantes, l’encrassement biologique réduit l’efficacité du combustible en augmentant la résistance du navire dans l’eau. Lorsqu’un navire consomme davantage de carburant, ses émissions de gaz à effet de serre augmentent, ce qui nuit à la qualité de l’air. Un navire qui a une couche épaisse de biofilm peut nécessiter jusqu’à 38 % d’énergie supplémentaire pour maintenir sa vitesse, comparé à un navire avec une coque propre.
Réglementation canadienne concernant l’eau de ballast
Les Grands Lacs constituent un plan d’eau partagé et géré conjointement par le Canada et les États-Unis. Les différences dans la réglementation constituent un défi à cette gestion commune, car les États-Unis ne sont pas signataires de la Convention internationale et maintiennent leur propre règlement de gestion des eaux de ballast. Les agents canadiens et américains effectuent ensemble des inspections de l’eau de ballast des navires pour s’assurer que les navires étrangers qui entrent dans la Voie maritime du Saint-Laurent et les Grands Lacs se conforment aux règlements des deux pays concernant l’eau de ballast. Cette collaboration vise à assurer le respect de l’Accord Canada–États-Unis relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs.
Directives de l’OMI ayant trait à
Les Directives de l’OMI pour le contrôle et la gestion de l’encrassement biologique des navires ont été adoptées en 2011 à la suite de trois années de consultations avec les états membres. Elles font actuellement l’objet d’une révision et d’une mise à jour. Ces directives recommandent les pratiques suivantes :
- L’adoption d’un plan de gestion de l’encrassement biologique (biosalissure)
- Le maintien d’un cahier de bord sur l’encrassement biologique
- L’installation et l’entretien d’un système de lutte contre l’encrassement biologique
- L’inspection, le nettoyage et l’entretien en mer
- La conception et la construction appropriées des navires
- La dissémination de l’information
- La formation et l’éducation